Un stationnement intérieur de 50 cases avec kiosque d’information.
C’est ce que propose le concepteur Marcel McDermott en lieu et place du terrain vague devant le Marché public de Saint-Hyacinthe, un espace, voire une cicatrice qui défigure le visage du centre-ville depuis pratiquement 15 ans.
Mais avant de partir en peur, il est important d’insister sur une ou deux choses, la plus importante étant qu’il ne s’agit que d’une simple suggestion. M. McDermott n’a pas la prétention et encore moins les moyens de construire ce stationnement étagé.
Les plans ne sont pas faits, pas plus que le montage financier, même s’il chiffre grossièrement son projet à 1,1 M$. Cette facture, il la refilerait volontiers à la Ville puisque cet équipement serait de propriété municipale et une source de revenus.
Bref, l’idée d’un stationnement est loin d’être loufoque, selon lui. Après avoir analysé le dossier sous toutes ses coutures, M. McDermott en est venu à la conclusion que c’est ce qu’il y aurait de mieux pour assurer la relance du centre-ville.
Et comme il fallait s’y attendre, notre manchette du 16 juillet a suscité bien des réactions au centre-ville et ailleurs. Il y a des pour et des contre bien entendu.
Certains voient dans cette idée une façon de régler le problème récurrent du stationnement au centre-ville, tout particulièrement à deux pas du marché public; d’autres comme la SDC centre-ville préfèreraient qu’on y aménage un superbe espace d’animation et de création; enfin une proportion significative de gens pensent que la meilleure façon d’exploiter le potentiel de ce terrain hautement stratégique est de s’en remettre à l’entreprise privée et de laisser les forces vives du marché dicter son avenir. Exprimé plus simplement, on suggère de laisser au privé le soin de lui donner une identité, soit par la construction de commerces ou de condos, voire d’un projet alliant les deux.
Le hic avec cette dernière option, c’est qu’elle a prouvé depuis 15 ans sa grande faiblesse puisque rien n’a jamais levé de terre sur le site, à part des mauvaises herbes. La patience est une belle qualité, mais elle a surtout ses limites.
Si le privé n’en veut pas et ne voit aucun potentiel, nous pensons qu’il est grand temps que la Ville prenne la relève et participe activement à la mise en valeur du terrain qui est présentement en vente. Il y a là une opportunité pour elle à saisir afin de reprendre l’initiative et d’avoir la possibilité de dicter elle-même de la suite des choses.
D’autant plus que la Ville va aligner pas moins de 5 millions au cours des deux prochaines années pour rénover le marché public. Elle aurait donc tout intérêt à surveiller ce qui se passe en face, afin d’éviter que ça fasse ombrage au marché.
Même si elle divise les Maskoutains, la toute dernière proposition de Marcel McDermott a le grand mérite de relancer le débat et de remettre la question de la mise en valeur du terrain vague au coeur de l’actualité. Là où l’on sent qu’il y a unanimité, c’est dans l’exaspération des Maskoutains à l’égard de cet ilot gris et sans âme au coeur du centre-ville. Clairement, il est temps qu’il se passe quelque chose.
On pourrait en dire autant avec un autre terrain du centre-ville qui ne paie pas bonne mine, soit celui de l’ex-bar de danseuses Les Belles de nuit, à l’intersection des rues Des Cascades et de la Concorde. Dans ce cas précis, le terrain de 517 mètres carrés appartient déjà à la Ville de Saint-Hyacinthe, contrairement au terrain devant le marché public. La Ville avait déboursé 225 000 $ en 2010 pour en faire l’acquisition, et surtout pour rayer du paysage un bar de danseuses nues. D’une pierre deux coups.
Le terrain des Belles de nuit a ensuite fait l’objet d’une coûteuse décontamination l’été dernier, une opération qui a dépassé le demi-million de dollars et pour laquelle Québec a acquitté la somme de 240 000 $. Sauf qu’un an plus tard, on attend toujours qu’il se passe enfin quelque chose avec ce terrain où l’on nous promettait la construction d’un immeuble résidentiel et commercial de trois étages et l’aménagement de surfaces de végétation. Encore heureux que les commerçants du secteur soient patients, car pour la revitalisation accélérée du centre-ville, on repassera.