12 novembre 2015 - 00:00
Mi-figue, mi-raisin
Par: Martin Bourassa

Élu en novembre 2013, le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, vient de traverser son mi-mandat. Permettez-nous d’en dresser le bilan.

Inutile de dire que ces deux ­dernières années n’ont pas été de tout ­repos pour lui. Heureusement, il est reconnu pour être un travailleur acharné, voire infatigable. Il a dû apprendre son nouveau métier rapidement et dans un contexte ­particulièrement difficile : fermeture de l’Hôtel des Seigneurs, crise de confiance au CLD et à la Cité de la biotechnologie, ­chantiers majeurs (aréna privé) et controversés (centre culturel) en cours ou sur la glace (boulevard Casavant).

Deux ans plus tard, force est d’admettre que malgré toute sa bonne volonté, son ­bilan est mi-figure, mi-raisin, même s’il jouit encore d’un fort capital de sympathie dans le milieu. Mais contrairement à l’entraîneur du Canadien, Michel Therrien, on ne peut pas dire que tout ce qu’a touché Claude Corbeil s’est transformé en or.

Le projet de train de banlieue qui lui était si cher a été tué dans l’oeuf par l’AMT et son intervention n’a pas permis de dénouer l’impasse dans le conflit de travail à l’Hôtel des Seigneurs. La campagne promotionnelle d’image de marque qu’il a orchestrée n’a pas non plus fait l’unanimité ni eu les résultats escomptés au niveau des ­retombées. Idem pour son plan visant à ­atteindre les 60 000 habitants d’ici 2020.

Lui et son administration se sont aussi attiré les foudres des commerçants avec le déploiement des horodateurs et celles du milieu communautaire avec la fameuse taxe compensatoire réduite qu’à moitié. Les défenseurs du patrimoine ont aussi ét�� écorchés par la destruction controversée de la E.T. Corset, une saga dans laquelle M. Corbeil s’est empêtré pendant plusieurs mois, avec un oncle dans le décor. La conclusion de ce dossier a aussi laissé un goût amer à ceux qui croient en la démocratie.

Au niveau économique, le bouleversement qui a donné naissance à Saint-­Hyacinthe Technopole en fusionnant de force le Bureau de tourisme et de congrès, la Corporation de développement ­commercial, la Cité de la biotechnologie et une partie du CLD tarde à se mettre en branle. Le maire Corbeil avoue lui-même qu’il est grand temps que le nouvel ­organisme passe en seconde vitesse. Un même constat pourrait s’appliquer au ­prolongement du boulevard Casavant en mode pause depuis deux ans.

Heureusement que le dossier de la biométhanisation semble sur la bonne voie, ­malgré un dépassement de coûts relié à la phase III, car les bonnes nouvelles n’ont pas été ­légion depuis deux ans. Lorsque l’on ­regarde le tableau d’ensemble, on constate que le maire et son administration jouent gros dans le dossier du centre de congrès, l’élément-clé de l’actuel mandat. S’ils ne ­parviennent pas à convaincre les ­Maskoutains de consentir à un règlement d’emprunt de 15 à 20 M$ pour relancer à tout prix le tourisme d’affaires et l’économie maskoutaine, l’échec sera ÉNORME.

Le maire joue-t-il déjà son avenir avec le dossier du centre de congrès? Non, car il se fout pas mal de se faire réélire ou pas dans deux ans. Gageons qu’il est bien davantage préoccupé par l’avenir économique de sa ville que du sien. C’est de cela qu’il s’agit.

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