Le concert d’éloges qui accompagne le décès de Jacques Parizeau est tout à fait mérité, même si dans certains cas ces éloges envers lui sont plus sentis depuis trois jours qu’ils l’étaient de son vivant.
Peu importe nos convictions politiques, il faut reconnaître l’énorme contribution de cet homme d’État et son envergure plus grande que nature.
L’homme en imposait autant par sa carrure, son allure que par ses connaissances, son éloquence et son érudition hors du commun qui en faisait un orateur et un pédagogue couru et recherché. Un personnage respecté et respectable.
Ces derniers jours, plusieurs ont parlé de lui comme d’un monument et d’un bâtisseur du Québec moderne. Rien de moins.
Peu de nos politiciens actuels pourront prétendre à de tels hommages un jour.
Ces hommes d’exception et de convictions profondes ne sont pas légion, hélas.
Jacques Parizeau aura traversé et provoqué bien des tempêtes.
Et il l’a toujours fait en se tenant debout, fidèle à ses principes. Sincère. Même un fameux soir d’octobre 1995 qui marquera la fin du rêve possible qu’il caressait tant et la fin de sa carrière de premier ministre et de chef du Parti québécois.
Il aura surtout réussi le pari de demeurer pertinent jusqu’à la fin. Ses commentaires ont toujours résonné avec beaucoup d’échos, parfois au détriment de ses successeurs au sein de sa propre formation politique. Et même au-delà puisque c’est avec un intérêt renouvelé que plusieurs jeunes adultes et des moins jeunes ont découvert et redécouvert ces dernières heures les grands enseignements de Monsieur Parizeau à travers des entrevues passées et des archives choisies.
Un voyage fascinant à travers l’oeuvre d’un homme qui l’était tout autant.
Jacques Parizeau avait l’étoffe et le coffre des grands et des meilleurs. Son legs est à l’image de la perte provoquée par son décès : considérable.