Les lecteurs du Courrier de Saint-Hyacinthe se souviendront sans doute de cette sympathique et dévouée religieuse qui avait fait la manchette pour ses talents musicaux il y a deux ans à peine. Nous lui avions alors consacré un reportage complet, dans lequel nous louangions ses prouesses au piano.
« La pianiste du Bon Dieu » pouvions-nous lire à la une de notre cahier culturel du 26 décembre 2013. Nous racontions alors comment, même à l’âge vénérable de 105 ans et malgré de petits problèmes de vision et d’ouïe, elle animait encore les corridors de la Maison Mère de la rue Girouard en reprenant de mémoire et avec aplomb quelques airs de musique classique.
« Je joue un peu moins vite qu’avant, parce que mes mains sont pleines d’arthrite, mais ma tête est encore correcte », avait confié avec humour et passion Sr Mandeville.
Au cours de l’entrevue, elle avait confié à la journaliste Émilie Madore à quel point la musique avait été, avec la prière, toute sa vie, elle qui avait été initiée au piano à l’âge de 8 ans. « Je n’étais pas douée pour le sport, alors mon père m’a acheté un piano. »
Au fil des ans, sa dévotion envers Dieu, la musique, et le piano tout particulièrement n’auront fait que s’amplifier. « J’en ai besoin! Ça me garde jeune et ça me donne le goût de la prière. Je me dis que le Bon Dieu est content qu’on mette de la joie dans la maison, il veille sur nous, avait-elle conclut tout en préparant un petit récital de Noël.
C’était il y a deux ans. Après 86 ans de vie religieuse, elle s’est éteinte tout doucement entre Noël et le jour de l’An. Ses funérailles ont été célébrées mardi dernier à la chapelle des Soeurs de la Présentation de Marie. On a sans doute pu y entendre quelques airs qu’elle affectionnait tant.