« Nous sommes déjà à la limite de l’acceptable, alors je ne vois pas comment nous ferons avec les nouvelles compressions », soutient M. Beauregard, dont l’instance syndicale regroupe les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’ancien Centre de santé et de services sociaux Richelieu-Yamaska.
D’ici le 1er avril, des coupures de 37 M$ devaient être imposées aux établissements de santé de la Montérégie. Pour le territoire Richelieu-Yamaska, celles-ci devaient se traduire par un manque à gagner de 4,7 M$.
L’adoption du budget 2015-2016 par la présidente directrice générale du CISSS Montérégie-Est, Louise Potvin, a plutôt confirmé une compression de 3,7 M$.
Le manque de personnel infirmier à l’Hôtel-Dieu donne souvent lieu à des situations inacceptables et dangereuses, dénonce Richard Beauregard.
Selon lui, il n’est pas rare que les infirmières travaillant sur les quarts de soir et de nuit aient la responsabilité de superviser, pour une certaine période, deux unités en soins de longue durée en même temps, ce qui représente une centaine de patients.
« Je demande à l’employeur : qu’est-ce que vous attendez pour agir? Un malheur? Un accident? Car ça s’est vu malheureusement dans d’autres centres d’hébergement », soutient le président du SPSSRY.
Il semblerait d’ailleurs que des patients du centre d’hébergement maskoutain aient eu recours à la ligne téléphonique mise en place par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) durant le mois de septembre pour dénoncer des situations problématiques dont ils avaient été témoins.
Reconnu comme un milieu de vie, le CHSLD de l’Hôtel-Dieu s’apparente plutôt au déversoir de l’Hôpital Honoré-Mercier, juge Richard Beauregard. « Il y a trop de soins qui sont donnés pour ce qu’on appelle un milieu de vie, trop de gestes médicaux qui sont posés. À la maison, je ne reçois pas de transfusion! Dans les faits, les interventions sont les mêmes qu’à l’hôpital. L’Hôtel-Dieu est beaucoup plus interventionniste que d’autres CHSLD. »
« Il y a du personnel essoufflé d’être toujours exposé, poursuit M. Beauregard. Chaque fois, ce sont les permis de pratique de ces gens qui sont mis en jeu parce qu’ils sont surutilisés. […] Les gens sont à bout de souffle, mais on entend plus souvent parler de signe de dollar que du reste de la part de la direction de l’hébergement », dénote le président.