L’ambiance était chic et festive, alors que des centaines de personnes ont foulé le tapis rouge pour assister à ce Gala anniversaire. Tout le monde, sans exception, s’était mis sur son 31, manifestement heureux de prendre part à la commémoration de l’ouverture, le 21 janvier 2006, du Centre des arts. « Le bébé, qui a eu beaucoup de difficulté à naître, a aujourd’hui 10 ans et est en parfaite santé », a assuré le président du conseil d’administration de la Société de diffusion de spectacles, Pierre Solis. Le complexe culturel a offert plus de 1000 représentations depuis que la chanteuse Isabelle Boulay a inauguré sa scène principale, il y a de cela une décennie.
Des pionniers à l’honneur
Il en aura fallu des efforts et du temps pour que le bâtiment, lauréat de deux Félix pour « Salle de spectacles de l’année », voit enfin le jour. Cela a été rendu possible grâce entre autres à la participation d’André H. Gagnon et de sa femme Lucie Amaël Gagnon, qui ont coprésidé en 2004 la campagne de financement. En tout, 2,4 millions de dollars provenant de 330 donateurs avaient été amassés à l’époque.
Le couple a d’ailleurs été le premier à recevoir un hommage lors de la soirée animée par Yvan Pion. « André est un homme passionné. Il a trois passions : sa femme Lucie et ses enfants, sa quincaillerie et le Centre des arts », a confié Me Jacques Sylvestre Sr dans une vidéo célébrant l’entrepreneur et philanthrope maskoutain. Ému, M. Gagnon s’est par la suite adressé au public avec quelques trémolos dans la voix. « D’habitude, je pleure quand je collecte des fonds et j’arrête quand vous dites oui », a-t-il blagué, acceptant cet hommage avec beaucoup de fierté et d’humilité.
Le travail acharné de France Guilmain, directrice artistique et générale du Centre des arts jusqu’à l’an dernier, a aussi été souligné lors de la cérémonie. « Une des grandes qualités de France est sa détermination, rien ne l’arrête », a indiqué Jean-Sylvain Bourdelais, qui occupe maintenant le poste de cette dernière, aujourd’hui à la retraite. « Sous sa férule, le Centre a connu un très grand succès, a ajouté Pierre Solis. C’est une lionne, une battante, qui n’a pas peur des défis et elle a su les relever avec brio. » La femme de tête a avoué devoir tourner la page avec un pincement au coeur.
La grande implication de Pierre Solis dans le développement et la gestion de la salle de spectacle a également été célébrée, au grand étonnement de celui-ci. « On appelle ça se faire jouer un tour, parce que ce n’était pas prévu que je sois fêté. C’est moi qui a organisé la fête! », s’est exclamé l’homme reconnu pour sa droiture, son honnêteté et son humour.
Des grandes voix
Les festivités se sont poursuivies avec l’orchestre Sinfonia de Lanaudière qui est monté sur scène pour offrir un concert regroupant les plus grands succès des comédies musicales d’ici et d’ailleurs. Le chef d’orchestre Stéphane Laforest et ses musiciens étaient accompagnés pour l’occasion des chanteurs Marc Hervieux, Bruno Pelletier, Stéphanie Bédard, Geneviève Charest et Gianna Corbisiero.
L’orchestre a enchaîné une quinzaine de pièces tirées entre autres de Starmania, des Misérables et de Notre-Dame de Paris. Stéphanie Bédard a offert une prestation sentie de « Naziland », tout comme Bruno Pelletier qui a revisité « Le temps des cathédrales » et « Lune », sa chanson d’audition en 1997 pour la comédie musicale de Luc Plamondon et de Richard Cocciante. Les cinq interprètes ont également repris ensemble une entraînante version de « You’re the one that I want » de Grease. « C’est quasiment un fantasme », a avoué Marc Hervieux, généreux et volubile sur scène toute la soirée.
La troupe, qui a terminé sa prestation avec la chanson « Do-Re-Mi » de La Mélodie du bonheur en rappel, a reçu de chaleureux applaudissements. « Vous êtes extrêmement chanceux d’avoir une salle et des techniciens de cette qualité-là, a déclaré le fondateur de la Sinfonia, Stéphane Laforest. On espère pouvoir revenir jouer pour vous. »
Un cocktail à l’Espace Rona attendait les invités après le concert, où des oeuvres de Lucie Amaël Gagnon étaient exposées pour l’occasion.
Le directeur artistique et général du Centre des arts, Jean-Sylvain Bourdelais, était visiblement satisfait de ce gala haut en couleur qui a nécessité près de six mois de préparation. « C’est un moment d’histoire à Saint-Hyacinthe, vraiment, pour les 10 ans avoir un concert aussi spectaculaire que ça. Je pense que les membres, la clientèle, les abonnés ont beaucoup apprécié, avoir la chance par exemple d’entendre Bruno Pelletier interpréter des chansons de Notre-Dame de Paris avec un orchestre comme ça. »