« Des accidents mortels, il y en a eu huit ou neuf depuis que je suis ici. Des accrochages, des autos qui tombent dans le fossé, il y en a eu facilement entre 20 et 25 », précise l’homme de 77 ans, qui habite tout près de la courbe depuis 1960.
C’est la violente embardée, près de chez lui, d’un automobiliste dans la nuit de dimanche qui l’a fait sortir de ses gonds. Vers 3 h 20, un homme a été éjecté de son véhicule après avoir touché deux poteaux d’électricité d’Hydro-Québec. Gravement blessé, il luttait toujours pour sa vie en début de semaine, selon la SQ. « Selon les informations préliminaires, l’alcool pourrait être un facteur contributif. Des échantillons ont été prélevés pour vérifier le taux d’alcoolémie » a indiqué le porte-parole de la Sûreté du Québec, Claude Denis.
Des histoires d’accidents, remarque Marcel Létourneau, il lui en vient des dizaines en tête. « Je pourrais vous en raconter toute la journée! » s’exclame le sexagénaire. Selon lui, le noeud du problème réside sur une longueur de plus ou moins 200 m où est situé le « talon de bottine ». « Des autos qui se renversent les quatre roues en l’air, ça fait trois, quatre fois que ça arrive près de l’entrée de ma maison », soutient-il.
Celui-ci a entrepris plusieurs fois des démarches auprès des différents députés provinciaux de la région de Saint-Hyacinthe pour faire changer les choses, mais en vain. La députée actuelle de la circonscription, Chantal Soucy, a toutefois été sensible à son appel et a tenté d’intervenir plusieurs fois auprès du ministère des Transports. Sa dernière demande remonte à la fin de l’année 2014. « [Les ingénieurs du Ministère] ont analysé le nombre d’accidents entre 2009 et 2013 et il y en a eu huit légers ou avec dommages matériels. Pour eux, cela était inférieur à la moyenne pour un environnement routier de ce type », explique Geneviève Lemay, l’attachée politique de la députée. Malgré tout, ils ne songent pas à lâcher le morceau. « On compte réintervenir bientôt, assure-t-elle. Présentement, c’est mort. »
LE COURRIER a tenté de contacter le ministère des Transports pour obtenir le nombre d’accidents routiers dans ce secteur depuis une quinzaine d’années, mais au moment d’écrire ces lignes, l’information demandée n’avait pas encore été transmise.
Pour Marcel Létourneau, la solution idéale serait de refaire la route, dont la limite de vitesse est 70 km/h, pour éliminer complètement l’arc dangereux, situé entre les quartiers Saint-Joseph et Sainte-Rosalie. « Il faut refaire la courbe, parce qu’il va toujours en avoir qui vont dépasser la limite de vitesse. Ceux qui se tuent parce qu’ils ont été trop vite pourraient un jour en tuer d’autres », signale-t-il.