Un plan de relocalisation a été élaboré par Olymel pour permettre aux employés de postuler dans un établissement de l’entreprise située dans un rayon de 70 kilomètres de Saint-Hyacinthe (Drummondville, Sainte-Rosalie, Saint-Damase, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Bruno, Boucherville et Saint-Valérien).
« Olymel va mettre les bouchées doubles pour aider les employés à réintégrer l’entreprise. Ceux-ci pourront conserver leurs droits et leur ancienneté. Ils ne repartiront pas de zéro », indique Richard Vigneault, porte-parole d’Olymel.
Vendredi dernier, lors de l’annonce aux employés du transfert du désossage vers les usines de Saint-Esprit, Yamachiche et Vallée-Jonction, la haute direction d’Olymel était représentée par son premier vice-président, Paul Beauchamp. Celui-ci s’était engagé, dans la mesure du possible, à transférer entre 300 et 350 employés sur une période de 13 mois dans les différentes usines d’Olymel.
Par contre, si un employé de l’usine de Saint-Hyacinthe souhaite postuler en dehors du périmètre fixé par l’entreprise, l’employeur négociera au cas par cas, a précisé M. Vigneault.
Ce n’est pas l’ouvrage qui manquera ces prochaines années chez Olymel puisque l’entreprise a annoncé dernièrement la création de 200 emplois à son usine d’abattage et de découpe de porcs de Saint-Esprit et de 350 emplois à l’usine Atrahan de Yamachiche. Grâce à des investissements totalisant plus de 100 M$, ces deux établissements deviendront des usines intégrées (abattage-découpe-désossage).
Lors de l’annonce mardi d’un investissement de 80 M$ à Yamachiche en partenariat avec le Groupe Robitaille, le président-directeur général d’Olymel, Réjean Nadeau, a mentionné au quotidien Le Devoir que les employés de Saint-Hyacinthe intéressés à travailler à l’usine Atrahan, même si elle est située à environ 90 minutes en voiture de Saint-Hyacinthe, seront considérés.
Invité à commenter l’abolition des emplois à Saint-Hyacinthe, M. Nadeau a répondu à l’hebdomadaire L’Écho de Maskinongé que « Bien que cette décision soit malheureuse, le résultat net demeure, malgré tout, la création (d’une dizaine) d’emplois ».
Le grand patron d’Olymel a pris en compte le gain réalisé avec la création de 350 emplois à Yamachiche moins la suppression des 340 emplois à Saint-Hyacinthe. Le résultat net semble toutefois négatif au final puisque l’entreprise a reconnu que c’est davantage 401 personnes qui se retrouveront sans travail à Saint-Hyacinthe.
Réjean Nadeau se dit optimiste que la main-d’oeuvre sera en demande ces prochains mois dans les usines qui font partie du plan de relocalisation.
« Il y a un certain roulement de personnel dans nos usines et il y aura également une augmentation de la charge de travail dans nos installations de Drummondville, Saint-Damase et Saint-Jean-Baptiste », a estimé Réjean Nadeau lors de son passage à Yamachiche.
À l’automne 2014, Olymel a investi plus de 10 M$ à son usine de transformation de volaille située dans le district Sainte-Rosalie. L’agrandissement de 15 000 pieds carrés et la modernisation des équipements ont permis la création d’une dizaine d’emplois.
En mai dernier, un second investissement de 10 M$ à l’usine d’abattage et de découpe de poulet de Saint-Damase aura pour effet la création d’une dizaine d’emplois.
Crainte syndicale
L’exécutif syndical croit peu aux chances de succès de l’employeur de réaffecter la quasi-totalité des emplois perdus de l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe.
« Nous ne croyons pas tellement au plan de relocalisation d’Olymel. Nous avons déjà eu des problèmes avec l’employeur. En 2005, nous avions fait des concessions représentant 20 % du salaire. La fin du désossage est une très mauvaise nouvelle et nous étudions nos recours », a mentionné en entrevue au COURRIER, le président du syndicat local, Sylvain Gagnon.