Cumulant au total 33 années de service dans le milieu de l’éducation, dont 17 à Saint-Hyacinthe, le jeune retraité part en paix, convaincu que le « virage » récemment entrepris assurera la pérennité du collège.
L’intégration de la mixité, l’ajout de nouveaux programmes et la mise en place d’un environnement pédagogique innovant devraient permettre au CSM d’accroître ses effectifs, espère-t-il, d’autant plus que la courbe démographique sera favorable aux écoles secondaires dans les prochaines années, selon lui.
Actuellement sous la barre des 600 élèves, « l’année qui s’achève est la pire pour le CSM [en nombre d’élèves], mais maintenant, ça ne va pas cesser d’augmenter », prédit-il. La prochaine rentrée semble aller en ce sens, avec un peu plus de 600 inscriptions. Fait intéressant, 12 garçons sont déjà inscrits à l’avance pour la première année scolaire mixte, en 2017, alors que les portes ouvertes et la campagne de recrutement n’ont même pas encore eu lieu.
L’objectif pour cette cohorte est d’attirer entre 150 et 180 jeunes, précise Jean-Pierre Jeannotte. Pour ne pas « se dénaturer », le collège ne dépassera jamais environ 800 élèves, assure-t-il. « Ici, tout le monde se connaît, il faut garder cet esprit. Le CSM ne sera jamais une grosse polyvalente payante », affirme le directeur sortant.
Des défis à relever
Lors de son entrée en poste, il confie avoir eu tout un défi devant lui puisqu’un « fort déclin démographique était anticipé ». Même si le nombre d’élèves a en effet chuté substantiellement durant son mandat, Jean-Pierre Jeannotte reste fier de dire que le Collège Saint-Maurice « a réussi à passer à travers cette crise ».
Son rôle au CSM a aussi été de « faire du développement », se rappelle-t-il. Sous son mandat, le pensionnat a été converti en complexe multifonctionnel en 2008, accueillant notamment une salle de danse, des studios d’enregistrement et une salle de conditionnement physique. Les travaux ont aussi permis « de réunir les deux édifices » grâce à une passerelle.
Le directeur souligne aussi l’introduction des profils assignés au choix des élèves et auxquels du temps de l’horaire est consacré. Variant d’une année à l’autre selon la demande, une quinzaine d’activités sont offertes, comme la cuisine internationale, le yoga et le thaï chi, l’équitation, le chant ou la danse acrobatique.
La fin d’une tradition vieille de 140 ans
Revenant sur l’annonce de la mixité pour 2017, il reconnaît avoir d’abord anticipé des réactions de mécontentement, mais il juge que la décision a été somme toute bien acceptée finalement. « Je pense que les gens ont compris ce changement », dit-il, rappelant qu’une rencontre avec les parents a aussi été tenue pour leur expliquer les mesures annoncées.
Une fois le choc passé, la plupart ont réalisé que c’est nécessaire pour que le collège puisse continuer d’exister, analyse le directeur. Avec le recul, il soutient même que « c’est un choix qu’on aurait dû faire il y a quelques années déjà ».
Jean-Pierre Jeannotte se dit bien conscient qu’on se rappellera de lui comme du directeur qui a ouvert la voie à la mixité au CSM. C’est « l’une des décisions les plus importantes de l’histoire de notre école », reconnaît-il.
Pour la suite
Il dit maintenant « voir un bel avenir » pour le collège. Il restera quand même des défis pour la relève, notamment « se défaire de cette vieille image élitiste » qu’on attribue à tort au CSM, évoque-t-il.
C’est Marie-Claude Tardif qui prendra les rênes de l’institution dès la prochaine rentrée. Elle est actuellement directrice d’établissement à l’École d’éducation internationale de McMasterville. Jean-Pierre Jeannotte prendra pour sa part un an de repos avant d’analyser ses options pour la suite.