7 janvier 2016 - 00:00
Coopérative Unigym pour elles
Des responsabilités qui coûtent cher
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Des responsabilités qui coûtent cher

Des responsabilités qui coûtent cher

Des responsabilités qui coûtent cher

Des responsabilités qui coûtent cher

Ce qui était au départ un beau projet de relance est rapidement tourné au cauchemar pour les administratrices de la coopérative d’entraînement Unigym pour elles. Photo courtoisie

Ce qui était au départ un beau projet de relance est rapidement tourné au cauchemar pour les administratrices de la coopérative d’entraînement Unigym pour elles. Photo courtoisie

Les administratrices de la coopérative Unigym pour elles, qui a fermé ses portes à l’hiver 2015, ont appris à leurs dépens que certaines responsabilités leur incombaient personnellement. C’est le cas des responsabilités statutaires pour lesquelles les six femmes ont dû débourser près de 10 000 $ de leur poche avant de pouvoir procéder à la dissolution de la corporation.

« Si les membres du conseil d’administration avaient été informées de ces ­responsabilités statutaires, jamais elles n’auraient accepté de s’embarquer dans cette aventure, étant donné leurs ­finances personnelles. Deux d’entre elles n’ont pas d’emploi. Elles sont mères de famille à temps plein et n’ont donc aucun revenu. Mais, elles sont tout de même responsables de la dette », ont fait valoir les responsables de la ­coopérative.

L’idée d’ouvrir un centre d’entraînement sous forme de coopérative a été ­lancée par une cliente à la suite de la ­fermeture du Centre Swann (conditionnement physique pour femmes) de Saint-Hyacinthe.

L’ancienne propriétaire du Centre Swann, Manon Brien, a accepté le poste de directrice générale de la coopérative, un conseil d’administration composé de cinq femmes a été nommé et le nouveau centre d’entraînement a ouvert ses portes le 1er avril 2014, sur le boulevard Casavant.

Problèmes financiers

Comptant 140 membres et cinq employés rémunérés, la coopérative a malheureusement fermé ses portes un peu moins d’un an plus tard, faute de moyens financiers.

C’est à ce moment que les six femmes ont découvert qu’elles étaient personnellement responsables des ­responsabilités statutaires à titre ­d’administratrices de la coopérative. Il s’agit, entre autres, des salaires, des ­retenues fiscales, taxes ou déductions à la source et de la TPS et TVQ.

« Avoir su que nous devions assumer les responsabilités statutaires, nous aurions fermé un mois plus tôt, en janvier. Chaque mois, il manquait de l’argent au compte donc c’est le solde de la marge de crédit qui augmentait. Par contre, tout ce qui a trait au fonctionnement du centre a toujours été payé », a résumé Mme Brien.

Au moment de la fermeture de la ­coopérative, les administratrices ont dû défrayer de leur poche 3 600 $ en frais gouvernementaux, 2 200 $ en salaire et environ le même montant pour rembourser la marge de crédit contractée dans une institution ­financière.

Certaines administratrices avaient ­également investi plusieurs centaines de dollars dans des parts privilégiées de la coopérative, lesquelles n’ont pas été honorées.

La coop Unigym pour elles détient aussi une créance s’élevant à près de 100 000 $ dont 45 000 $ ont été ­financés par Investissement Québec, 20 000 $ par le fonds RISQ et 35 000 $ en garantie sur les équipements sportifs du défunt centre Swann, propriété de ­Manon Brien.

Omission

Les responsables d’Unigym, qui ont eu recours aux services du Centre de développement régional de la ­Montérégie (CDR) pour se lancer dans la gestion de la coopérative, assurent qu’il n’a jamais été question des ­responsabilités statutaires durant la formation de base reçue.

Celles-ci ont plutôt été mentionnées lors d’une formation plus avancée, que les administratrices ont décliné, car elles devaient débourser pour y participer.

« La conseillère du CDR a fini par ­reconnaître que les responsabilités ­statutaires auraient dû être mentionnées dès le départ », a laissé tomber l’une des membres du conseil d’administration.

Le CDR n’a pas retourné l’appel du COURRIER.

« Au moins, les responsabilités ­statutaires sont réglées. Ça, c’est un gros soulagement. Au début nous avions tellement d’aide et maintenant on vague à travers tout cela », a fait savoir Manon Brien.

Un document mentionnant que la ­coopérative est en cours de dissolution a été déposé auprès du registraire des ­entreprises du Québec en date du 30 octobre.

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