Ce rapport de 42 pages dont LE COURRIER a obtenu copie en vertu de la Loi d’accès à l’information est le résultat d’une enquête menée de mai à août 2015 par cette firme qui possède des bureaux à Montréal et à Québec.
Pour connaître la meilleure stratégie à adopter pour augmenter de manière significative la population maskoutaine, le conseil municipal avait mandaté au printemps dernier, la firme SOM pour un montant de 24 949 $ incluant les taxes.
Selon le Rapport d’enquête visant à identifier les meilleurs leviers pour accroître la population, l’atteinte de l’objectif de 60 000 citoyens d’ici quatre ans nécessite un rythme de progression annuel d’environ 900 citoyens, soit le triple de la progression actuelle.
« Pour atteindre cet objectif, la Ville devra modifier de manière considérable les moyens mis en place jusqu’ici pour attirer de nouveaux citoyens », peut-on lire au chapitre consacré à l’analyse de l’évolution de la population de Saint-Hyacinthe.
L’Institut de la statistique du Québec démontre que de 2011 à 2014, la population maskoutaine a augmenté en moyenne de 270 citoyens par année. En 2016, la Ville de Saint-Hyacinthe compte 54 777 habitants.
« À l’heure actuelle, Saint-Hyacinthe fait face à plusieurs défis qui font en sorte que les objectifs d’accroissements de la population d’ici 2020 seront difficilement atteignables sans des changements importants dans les activités de développement et de communication. En effet, malgré des programmes municipaux plus connus qu’ailleurs et une renommée en matière d’établissement d’enseignement, la ville peine à se forger une image qui la démarque positivement comparativement à d’autres villes concurrentes », indique le rapport dans ses conclusions.
Défis à relever
Pour réussir à identifier quels sont les défis à relever pour stimuler le développement résidentiel, la firme SOM a contacté des représentants de la Ville, des promoteurs et agents immobiliers ainsi que des personnes travaillant à Saint-Hyacinthe, mais demeurant dans une autre municipalité.
Concernant le développement immobilier, ce panel estime que le prix des maisons et des terrains est élevé et que les espaces disponibles pour de nouvelles constructions sont rares. À Saint-Hyacinthe, le prix du pied carré se situe entre 10 et 16 $. Sur ce point, on suggère un congé de taxes foncières plus généreux pour les jeunes familles et calculé en fonction du nombre d’enfants.
Les répondants interrogés considèrent également que l’administration est lourde pour l’émission de permis et que la règlementation est rigide.
Revitaliser le centre-ville semble être une nécessité puisqu’on le décrit dans ce rapport comme « désuet, voire inexistant et pas toujours sécuritaire ». Les agents immobiliers suggèrent de rendre certaines artères piétonnes et d’y organiser des festivals et des événements.
D’après les représentants de la Ville interrogés, un manque de places en garderie peut limiter le pouvoir d’attraction de jeunes familles.
Immigration
Pour accélérer le nombre d’habitants, le rapport suggère à la Ville de privilégier la voie de l’immigration qui « recèle un potentiel d’accroissement considérable ».
« Les nouveaux immigrants constituent une cible de choix pour aider Saint-Hyacinthe à atteindre son objectif d’augmentation de la population d’ici 2020 », indique le document.
Entre 2006 et 2011, la Ville de Saint-Hyacinthe a attiré en moyenne 155 immigrants par année. Comparativement, les villes de Brossard et Laval sont nettement plus attirantes en matière d’immigration.
En 2011, Saint-Hyacinthe compte 4,3 % d’immigrants comparativement à 36,6 % à Brossard et 24,6 % à Laval.
L’emploi est identifié comme la seconde solution pour attirer des personnes qui demeurent dans des municipalités avoisinantes.
Attraits maskoutains
Cette enquête a aussi permis de répertorier les principaux leviers dont dispose la municipalité pour stimuler le développement résidentiel.
Ces leviers qualifiés de « crédibles » sont de bonnes perspectives d’emploi, la présence d’institutions d’enseignement renommées, la proximité de Montréal, le Parc Les Salines et plusieurs infrastructures sportives et culturelles.