II s’agissait des quatrième et cinquième constats d’infraction transmis à Veolia au cours des neuf derniers mois en vertu de l’article 7 (odeurs) du règlement municipal sur les nuisances, précise-t-on dans un communiqué.
La Ville souligne que ces constats découlent d’analyses réalisées en collaboration avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, lequel a sévi jusqu’ici à neuf reprises contre Veolia. Son usine située dans le parc industriel Théo-Phénix a été mise en route au cours de l’année 2013.
« Dans ce dossier sensible, la Ville est prise entre l’arbre et l’écorce. Lorsque Veolia a demandé les permis nécessaires à la construction de son usine, les avis au Conseil étaient partagés. D’un côté, les élus reconnaissaient le bien-fondé des actions environnementales de la multinationale, son apport économique pour le milieu et les créations d’emplois associées au projet. De l’autre, ils étaient préoccupés par la sécurité des opérations réalisées sur le site, par la proximité du parc Les Salines, et, bien sûr, par le bruit et l’émission possible d’odeurs dans le voisinage. Les dirigeants de Veolia se sont montrés très rassurants, notamment en décrivant leur expertise pour recycler les huiles usées de façon sécuritaire, propre et inodore. Malheureusement, nous avons tous été à même de constater que des odeurs ont incommodé nos citoyens à maintes reprises », écrit le maire Claude Corbeil.
Il ajoute que la situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où la Ville poursuit son objectif d’atteindre le cap des 60 000 habitants vers 2020 et qu’elle s’apprête à investir plusieurs millions dans un centre de congrès, à proximité d’un parc industriel. « La présence d’usines générant des plaintes pose assurément problème », poursuit-il.
Le 11 avril, ajoute-t-il, les autorités municipales ont réuni les dirigeants d’entreprises du parc industriel Théo-Phénix pour qu’ils expriment leur point de vue sur la situation et pour que Veolia explique son plan d’action en matière de gestion des odeurs. « Tous conviennent que le statu quo n’est pas acceptable et que d’autres ajustements doivent être apportés pour réduire l’émission d’odeur », conclut le maire Corbeil.
À la séance du conseil du 4 avril, il avait expliqué que les émissions d’odeur ayant fait l’objet de plaintes les 2 et 3 avril s’étaient produites à la suite d’un arrêt de production le vendredi précédent, pour permettre une opération d’entretien. « Le problème, c’est que l’appareil destiné à détruire les odeurs s’est retrouvé en arrêt lui aussi. Il aurait fallu que le filtre puisse continuer de fonctionner. Les plaintes ont été plus nombreuses dimanche (le 3 avril), surtout du côté du parc Les Salines », avait précisé le directeur général, Louis Bilodeau, au point de presse suivant l’assemblée publique.