En plus de cette transaction, l’entreprise de Toronto a aussi procédé à plusieurs acquisitions récemment, dont celle de Matrec, une société de gestion de matières résiduelles de Boucherville. GFL cherchait à « étendre ses activités au Québec et dans l’Est de l’Ontario » et est ainsi devenu l’un des plus gros joueurs dans son secteur au Canada, indiquait le chef de la direction, Patrick Dovigi, au moment de la transaction.
Avec ces regroupements, les contrats pour la Rive-Sud de Montréal que détenait Camille Fontaine & Fils depuis sa vente en 2009 à Enviro-Viridis, n’avaient plus lieu d’être desservis depuis Saint-Hyacinthe, indique Daniel Boulianne, vice-président aux opérations Québec chez Matrec.
Il explique que des 31 postes coupés, 20 ont été déplacés vers la Rive-Sud et qu’uniquement 11 personnes ont donc perdu leur emploi. La mécanisation accrue de la collecte des déchets peut aussi justifier l’élimination de certains postes, ajoute-t-il.
Daniel Boulianne assure que l’entreprise maskoutaine est toujours en activité et qu’elle emploie encore une cinquantaine de travailleurs. D’après lui, seuls sept des 31 employés mis à pied résident à Saint-Hyacinthe.
Le service aussi écope
Des clients de Camille Fontaine & Fils se sont toutefois plaints de la qualité du service qu’ils reçoivent depuis la transaction. Trois commerçants du secteur Douville ont confirmé au COURRIER que les retards dans les collectes ont commencé à s’accumuler dernièrement. À la cantine Chez Jos, qui a un contrat pour deux collectes par semaine, celle du jeudi a été sautée pendant trois semaines, dit Chantal Lemieux. Après de nombreux appels à la compagnie, qui redirige vers le service à la clientèle de Matrec, le camion finit généralement par passer avec deux jours de retard.
Même constat, chez Saint-Hyacinthe Mitsubishi, où l’on doit « appeler à répétition pour avoir du service », déplore Carine Gauthier. Au restaurant le Chalet, Luc Rainville indique que les problèmes ont débuté depuis seulement une semaine, mais pour lui aussi, les déchets s’empilent à cause des retards. Les trois songent à changer de fournisseur.
Daniel Boulianne reconnaît le problème, mais refuse de le lier aux coupures de personnel. Ce serait plutôt dû à un bogue informatique dans le système qui planifie les itinéraires. « On met les bouchées doubles pour combler le retard », commente-t-il.