« La fermeture de l’usine de Saint-Simon m’a occasionné des problèmes financiers. Je vis encore avec les conséquences de cette décision d’Olymel », indique M. Goupil en entrevue au COURRIER.
Celui-ci croit avec le recul que son implication syndicale ne l’a pas aidé à se retrouver un poste dans l’entreprise. « Dans mon cas, l’ancien directeur de l’usine m’avait offert un emploi à l’usine Red Deer en Alberta », mentionne sur un ton amer M. Goupil. Celui-ci était secrétaire-trésorier du comité exécutif du syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN).
Après avoir postulé en vain pour différents postes chez Olymel, M. Goupil avait finalement décroché un emploi chez un fabricant de fenêtres en aluminium à Boucherville. Résident à Saint-Hyacinthe depuis de nombreuses années, celui-ci a déménagé à Sainte-Julie.
« En quittant Olymel, j’ai dû recommencer au bas de l’échelle en me trouvant un travail saisonnier. » À l’usine de Saint-Simon, M. Goupil recevait un salaire d’environ 20 $ par l’heure.
Pas de plan de relocalisation
Jean-Pierre Goupil et ses collègues de travail auraient bien aimé bénéficier eux aussi d’un plan de relocalisation comme celui élaboré par Olymel pour son usine de Saint-Hyacinthe.
Cette mesure a été mise en place pour tenter de transférer dans d’autres établissements de l’entreprise les quelque 400 personnes qui perdront leur emploi d’ici un an à l’usine de désossage de fesses de porc de la rue Saint-Jacques. L’activité principale du centre de production de Saint-Hyacinthe sera transférée dans les usines de Saint-Esprit, Yamachiche et Vallée-Jonction.
Le plan de relocalisation permettra aux travailleurs de l’usine maskoutaine d’Olymel de postuler dans un établissement de l’entreprise situé dans un rayon de 70 kilomètres de Saint-Hyacinthe (Drummondville, Sainte-Rosalie, Saint-Damase, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Bruno, Boucherville et Saint-Valérien).
« Je trouve louable qu’Olymel offre un plan de relocalisation aux employés de l’usine de Saint-Hyacinthe. Par contre, c’est injuste que les employés de Saint-Simon n’aient pu en profiter », considère M. Goupil.
La fermeture de l’usine Olymel de Saint-Simon avait eu comme conséquence le licenciement de quelque 500 travailleurs. L’employeur avait mis sur pied un comité de reclassement, qui selon Jean-Pierre Goupil avait permis à bon nombre de ses collègues de se perfectionner au niveau académique ou de suivre des formations professionnelles.
Réorganisation
Aujourd’hui, Olymel est en pleine réorganisation de ses opérations afin de disposer d’usines dites intégrées qui permettent de réaliser sous un même toit les opérations d’abattage, de désossage et de découpe.
Le géant québécois de l’agroalimentaire s’est engagé à agrandir et à moderniser ses centres de production de Saint-Esprit et de Yamachiche afin qu’ils deviennent des usines où s’effectue la majeure partie des tâches de transformation de la viande.
« Le talon d’Achille de l’usine de Saint-Simon est qu’il manquait unabattoir pour devenir une usine intégrée », croit Jean-Pierre Goupil. Selon nos informations, cette usine disposait d’une alimentation en eau potable d’un débit suffisant pour permettre des opérations d’abattage, de désossage et de découpe.
Un tuyau d’un diamètre de 14 pouces avait été installé en 2005 pour alimenter l’usine en eau potable.
À Yamachiche, l’usine ATrahan, propriété d’Olymel, sera agrandie et la capacité de production devra être doublée pour recevoir 300 000 gallons d’eau potable supplémentaires et permettre le processus d’abattage.