Il y a un an, la direction d’Olymel avait accepté de se conformer à un jugement de la Cour supérieure qui l’obligeait à indemniser 406 ex-travailleurs pour la fermeture de son usine de Saint-Simon, six mois avant l’échéance de la convention collective.
Justifiant la mise en place d’un plan de rationalisation, la direction d’Olymel avait fermé les portes de son usine de Saint-Simon le 20 avril 2007, alors que la convention collective venait à échéance le 16 octobre de la même année.
En prenant en compte le nombre d’employés, la CSN avait estimé en 2014 à 14 M$ le montant dû par Olymel. Après analyse, l’employeur a évalué de son côté que plusieurs travailleurs n’étaient pas éligibles à cette indemnité en raison de leur absence de l’usine durant la période en litige pour cause d’accidents de travail, de congés maladie ou de congés sans solde.
« L’offre de 8,2 M$ a été acceptée par les ex-travailleurs réunis en assemblée générale en avril dernier à condition de s’entendre sur l’ensemble des termes d’une nouvelle convention collective avant le 31 décembre », indique en entrevue au COURRIER, Michel Daigle, président du Syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN).
Même si les parties syndicale et patronale s’accordent sur la majorité des points de la future convention collective, quelques éléments de désaccord subsistent.
« Nous attendons après des avis juridiques de la CSN pour pouvoir poursuivre les négociations. Pour qu’Olymel ait de nouveau la mainmise sur son usine de Saint-Simon, cela prend une nouvelle convention collective », mentionne M. Daigle.
Pour clore le dossier, les deux parties devront aussi s’entendre sur le montant d’une seconde indemnité relative à du temps supplémentaire effectué lors d’un quart de travail de soir en 2003 et 2004. Ce quart de travail avait été jugé illégal par un arbitre du travail.
La dernière rencontre avec les représentants d’Olymel remonte au mois de mai dernier. La date des prochaines négociations n’a pas encore été fixée.
Futur centre de distribution
Selon le syndicat, le projet d’Olymel pour son usine de Saint-Simon est d’utiliser sa grande capacité de réfrigération à des fins d’entreposage.
« Le congélateur de l’usine permet d’entreposer jusqu’à cinq millions de livres de viande », précise M. Daigle.
Cette nouvelle vocation de l’usine permettrait l’embauche de seulement 15 à 20 personnes.
L’établissement de Saint-Simon était réputé pour son rythme de travail élevé. Avant le conflit de travail de 1986 — dont l’enjeu était l’amélioration des conditions de santé et de sécurité au travail — la cadence pour la coupe et le désossage s’élevait à 900 porcs à l’heure.
En 2006, année où fût annoncée la fermeture de l’usine de Saint-Simon, la cadence de coupe avait baissé de 750 à 300 porcs à l’heure.
Construite en 1959, l’actuelle usine Olymel de Saint-Simon est située sur un terrain de plus de 11 hectares.