La nouvelle génération, affichée comme un modèle 2017, construit sur cette longue présence et met à profit les observations du marché que Kia a pu faire chez nous. S’améliorer sur la base de l’expérience, n’est-ce pas ce que l’on pourrait qualifier de maturité?
Une silhouette unique
On le sait, Kia aime bien se distinguer par le look particulier de ses voitures. Quiconque souhaite contester cette affirmation devrait jeter un coup d’oeil à la Kia Soul, toujours en vente et qui a marqué l’imagination des automobilistes, ou à la Kia Optima, une des berlines les plus sexy du marché.
Puis, il y a le nouveau Sportage… On a voulu pousser plus loin la notion de silhouette distinctive en lui greffant un museau différent. Mais les rondeurs abusives, les blocs optiques que l’on dirait copiés sur ceux d’une grande marque allemande et l’allure générale ne sont pas aussi réussis. On dirait que le Sportage est lourdaud et maladroit quand on lui jette un premier coup d’oeil. Ce qui n’est cependant vrai qu’en photo.
Car une fois en mouvement, on croirait que ce Sportage se métamorphose. Il devient plus dynamique en style et les blocs optiques qui s’étirent viennent lui donner une allure quasi aérodynamique. Bref, que l’on aime ou pas, il faut bien avouer que le design est efficace.
Bémol d’importance cependant, je suis incapable de m’habituer aux phares antibrouillards à DEL composés de quatre microprojecteurs et logés sous le pare-choc avant. Heureusement, ces derniers sont réservés à la version haut de gamme SX, alors que les autres versions optent pour les projecteurs ronds d’un plus bel effet.
Performance dynamique
Alors que la silhouette laissait présager un peu de lourdeur dans le mouvement, c’est exactement le contraire que propose le nouveau Sportage. La mise en place d’un châssis 38 % plus rigide élimine toute prétention à la torsion. L’ajout de suspensions mieux pensées et d’une direction électrique nettement plus précise confère à l’ensemble un dynamisme jamais atteint chez un Sportage.
Bien qu’on soit encore loin d’une voiture sportive, le Sportage s’est montré d’une agilité sans reproche, malgré tous mes efforts pour le prendre en défaut dans les sinuosités de la route de la Vallée de l’Okanagan.
Mieux encore, trois modes de conduite différents peuvent être sélectionnés. Ils affectent alors la réponse de l’accélérateur, le régime moteur et la sensibilité de la direction. Alors qu’en mode Eco, la puissance semble étouffée par l’économie de carburant, ce qui est idéal pour une conduite urbaine, en mode normal, le Sportage se comporte avec une certaine aisance. En mode sport cependant, on ressent vivement le changement même dans le siège du passager.
Sous le capot de ce Sportage, un moteur 4 cylindres de 181 chevaux que Kia partage aussi avec bon nombre d’autres modèles. Un moteur qui s’est avéré plus que suffisant dans toutes les conditions, incluant les montées les plus abruptes.
Les plus soucieux de puissance opteront probablement pour le moteur 2,0 litres turbo que l’on retrouve aussi dans l’Optima et le Kia Sorento. Offert uniquement sur la version la plus dispendieuse, la SX, cette motorisation, bien qu’affichant 237 chevaux, n’a pas fait la preuve de sa nécessité. En résumé, je suis davantage fan du plus petit moteur.
Un bon mot pour la traction intégrale Dynamax qui calcule intelligemment la répartition de la puissance aux quatre roues. Mis à l’épreuve dans un sentier mi-boueux mi-glacé, le système s’est montré rapide et sans compromis. Notons que le Sportage est quand même disponible avec une simple traction avant.
Mieux équilibré, plus amusant et plus dynamique que jamais, le Kia Sportage a tout ce qu’il faut pour atteindre un nouveau sommet de ventes. Petit conseil d’ami : optez pour les versions de milieu de gamme. Les technologies de sécurité offertes dans haut de gamme dans une version beaucoup trop dispendieuse pour rien ne valent pas l’investissement.
Photos Marc Bouchard