2 juin 2016 - 00:00
Le Marathon de Saint-Hyacinthe (6)
Par: Le Courrier
Jacques Mainguy remporte le Marathon de Saint-Hyacinthe en 1974. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

Jacques Mainguy remporte le Marathon de Saint-Hyacinthe en 1974. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

Jacques Mainguy remporte le Marathon de Saint-Hyacinthe en 1974. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

Jacques Mainguy remporte le Marathon de Saint-Hyacinthe en 1974. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.


Lors du Marathon de Saint-Hyacinthe de 1968, Gérard Côté apporte encore des changements à la course maskoutaine. Depuis quelques années, il avait observé que peu de Québécois prenaient part au Marathon de Saint-Hyacinthe. Par exemple, en 1967, Roland Michaud et Ronald Trudel, les deux seuls coureurs en provenance du Québec, ne parviennent pas à terminer l’épreuve.

C’est ainsi qu’en 1968 le Marathon de Saint-Hyacinthe est couru à relais, en équipe de deux. « La compétition est présentée en relais, car nous nous devons de former de jeunes coureurs de marathons qui pourront un jour nous représenter dignement dans les épreuves internationales », de dire Gérard Côté, dans l’édition du 21 août 1968 du Courrier de Saint-Hyacinthe.

Le changement porte fruit rapidement, car des 27 équipes qui prennent le départ, huit proviennent du Québec. Une équipe maskoutaine formée de Guy Augustin et Léon Bazinet est même sur les rangs! Afin d’assurer la qualité du spectacle, les équipes doivent faire treize tours du parcours des trois ponts.

L’année suivante, en 1969, Gérard Côté conserve le principe de la course à relais en équipe de deux, mais il allonge la distance de l’épreuve en la portant à 48 km. Cette formule perdurera jusqu’en 1973. Au cours de cette période de cinq ans qui coïncide avec l’émergence de la mode du jogging et de la prise de conscience des bienfaits de l’activité physique sur la santé, le Marathon de Saint-Hyacinthe remplira sa mission qui somme toute, est de donner la chance aux coureurs québécois de participer à une épreuve longue distance. Ainsi, au cours de ces années, Dave Lach, Joël Dada, Yvon Groulx et Jacques Mainguy, des athlètes qui se sont impliqués dans le domaine de l’athlétisme et de la course sur route, viendront courir à Saint-Hyacinthe.

Mais la configuration de la course change encore en 1974. En effet, le journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe, du 25 juillet 1973, annonce que « l’organisateur Gérard Côté revient à son traditionnel marathon de 26 milles », car « l’épreuve de 1974 sera probablement le championnat canadien en vue des Jeux de l’Empire ».

Malheureusement, les espoirs de Côté ne se concrétisent pas et le championnat canadien se déroule plutôt à Waterloo. Cependant, la course de 1974 est spéciale, car pour la première fois, c’est un Québécois qui remporte l’épreuve dans sa configuration marathon. En effet, Jacques Mainguy, un athlète de la région de Québec, gagne la course en arrêtant le chrono à 2 h 34 min 56 s. Puisque que le gagnant de la course de 1975 est l’Américain Hugh B. Sweeny, on peut affirmer que le seul gagnant québécois d’un marathon disputé à Saint-Hyacinthe est l’athlète de Québec.

Finalement, après tant d’années, Gérard Côté a enfin trouvé son successeur. En effet, Jacques Mainguy termine en 157e place lors du marathon de Boston en 1979. S’il ne remporte pas la victoire, il devient le premier coureur québécois à battre le temps de Gérard Côté (2 h 28 min 25 s, en 1943) sur le parcours du marathon de Boston en signant un temps de 2 h 26 min 2 s.

En 1976, à cause de la tenue des Jeux olympiques de Montréal, le Marathon de Saint-Hyacinthe prend une pause. Bien qu’au coeur de l’été 1976 Gérard Côté annonce que l’épreuve maskoutaine sera de retour en 1977, le Marathon de Saint-Hyacinthe est présenté pour la dernière fois en 1975.

Gérard Côté n’a pas hésité à consacrer du temps pour faire de son évènement un véritable festival sportif afin de favoriser la pratique de l’activité physique à Saint-Hyacinthe et au Québec. En effet, au milieu des années 1960, plusieurs compétitions se déroulent la même fin de semaine que le Marathon de Saint-Hyacinthe : championnat de nage, compétitions de vélos, tournoi de golf, de balle-molle, de tennis et de pétanque.

En terminant, il faut souligner l’implication de la Ville de Saint-Hyacinthe en faveur du Marathon de Saint-Hyacinthe. Au cours de la période, les dirigeants de Saint-Hyacinthe ont bien compris l’ampleur de l’évènement et la visibilité exceptionnelle qu’une épreuve de course à pied pouvait procurer à Saint-Hyacinthe. De fait, la Ville contribue financièrement à la course en versant des montants variant entre 50 $ et 500 $. Au total, les efforts de la Ville se chiffrent à 7 450 $ entre 1952 et 1975.

Pendant toutes ces années, Gérard Côté aura su mettre en marche les forces vives du milieu maskoutain pour faire de Saint-Hyacinthe, la capitale de la course à pied au Québec. Gérard Côté, un athlète exceptionnel, mais également un organisateur de talent qui avait le nom de Saint-Hyacinthe tatoué sur le coeur!

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