Même s’ils n’ont pas remporté de prix, les deux finissants en Cinéma du Cégep de Saint-Hyacinthe ont fait bonne impression puisque le festival était majoritairement constitué d’oeuvres de niveau universitaire. Leur court-métrage était un projet issu du cours portant sur le documentaire dans le cadre de leur formation collégiale.
Le sujet choisi par les deux étudiants était l’itinérance. C’est lors d’une journée à Montréal qu’Antoine Frenette a fait la rencontre de Pierre Boisjoli, le sujet principal de son film. Deux jours avant la date de dépôt de candidature au FFEQ, les deux jeunes ont travaillé d’arrache-pied pour pouvoir présenter un produit fini.
« Lorsque je suis revenu à Montréal, avec Éliot, nous devions d’abord retrouver Pierre. Nous avons parcouru la rue Sainte-Catherine et sommes même allés à l’Accueil Bonneau. Puis, on a su qu’il était toujours au même endroit. Nous lui avons simplement demandé s’il voulait participer à notre projet de documentaire et il a accepté », explique Antoine Frenette, coréalisateur du court-métrage.
À travers Année-Lumière, on fait la rencontre de Pierre Boisjoli, un homme vivant la dure réalité de l’itinérance. Le documentaire offre donc une petite incursion dans cette réalité méconnue. Pierre Boisjoli a fait des études en ingénierie. Puis, le diagnostic de schizophrénie est tombé. Il a alors perdu son emploi. Sans famille, M. Boisjoli s’est rapidement retrouvé à la rue.
« Il était super bien articulé et pouvait nous parler pendant des heures. Il nous a dit que c’était au mois de décembre qu’il faisait la moitié de son année. Les itinérants doivent se battre pour conserver leur place. Pierre quête toute l’année pour pouvoir être à cet endroit pour le mois de décembre où il se déguise en Père Noël », précise Éliot Reid.
En tout, le court-métrage a nécessité deux journées intensives de tournage. Une première, pour filmer l’entretien avec M. Boisjoli, et une autre pour filmer des séquences et plans à l’extérieur.
« On se promenait avec chacun une caméra. Généralement, la réception des autres itinérants était bonne. Nous avons eu seulement une mauvaise expérience. Un monsieur m’a suivi en me harcelant. Nos caméras sont de niveau professionnel et sont assez difficiles à dissimuler. Il ne voulait pas qu’on le filme même si ce n’était pas notre intention au départ. La plupart des gens que nous avons filmés étaient heureux de participer à un documentaire témoignant de leur réalité », précise Antoine Frenette.
Malgré tout, les deux jeunes ressortent grandis de cette expérience. Dignes représentants du Cégep de Saint-Hyacinthe, ils y ont fait de belles rencontres.
« Au départ, nous n’étions pas certains d’être à notre place dans un contexte de compétition universitaire. Les gens étaient heureux que nous soyons là. C’était vraiment agréable de rencontrer d’autres étudiants qui aiment le cinéma et la réalisation autant que nous. Ce fut une super belle fin de semaine même si on est de retour bredouille », conclut Éliot Reid.