Après une absence de trois ans, le pianiste revenait, en mars 2015, avec un album constitué de neuf compositions originales, dont la création de certaines remonte jusqu’à 1979. « Je suis Français d’origine, mais lorsque je suis arrivé au Québec j’avais seulement quatre ans. J’adore le Québec, je suis en amour avec lui. Mes années d’études au Conservatoire de Paris ne sont pas des souvenirs heureux pour moi. Je parle ici de misère et de pauvreté. J’ai voulu oublier mes origines pendant longtemps. Maintenant, je souhaite réintégrer cette partie de moi-même. Ces années ont, en partie, fait qui je suis aujourd’hui et elles m’inspirent énormément. Les titres de Rive Gauche sont par ailleurs un clin d’oeil à Yves Montand », explique Alain Lefèvre.
Yves Montand n’est pas l’unique clin d’oeil perceptible sur ce nouvel album. Parmi ceux-ci, on en retrouve également un à Elton John sur la pièce Mad About You où l’on reconnait les premiers accords de Benny and The Jets. Ou encore, un peu plus subtile, à Dave Brubeck avec Time Out.
« Avec Rive Gauche, j’ai voulu me permettre d’explorer d’autres univers et pas seulement celui du classique. Je reste très modeste lorsque je dis que je compose de la musique puisque mes maîtres sont, pour moi, les plus grands. J’ai voulu faire un album qui prônait la liberté et qui permettait d’échapper au désespoir que l’on vit dernièrement avec ce qui se passe dans le monde », souligne-t-il.
Alain Lefèvre a un attachement tout particulier à Saint-Hyacinthe. Pianiste, la ville où règnent les fameuses orgues Casavant Frères lui plait énormément. Il était même présent lors de l’inauguration du Centre des arts Juliette-Lassonde et il s’en souvient encore.
« J’aime énormément Saint-Hyacinthe. C’est une ville où la musique et l’histoire sont très présentes. Les orgues Casavant sont renommées dans le milieu des pianistes. De plus, j’adore la salle Desjardins, elle possède une acoustique exceptionnelle. Le 22 avril, je vais offrir un concert à mon image, sans prétention. Je serai à l’écoute de l’ouverture qu’aura l’auditoire ce soir-là. Je présenterai même quelques nouveautés », mentionne-t-il le sourire aux lèvres.
Le pianiste nous a même offert en primeur l’annonce de la sortie de son tout prochain album prévu pour septembre.
« Je veux que les gens sachent que je ne m’exile pas. J’aime d’un amour immense le Québec et il sera toujours mon pays, ma terre d’accueil. Je suis encore à la tête du Festival de Lanaudière, je continue mon émission radio sur les ondes d’ICI Musique. Je reste encore et toujours profondément Québécois », conclut-il.