« L’humour est une mécanique qu’il faut huiler », amène Daniel Lemire en début d’entrevue avec LE COURRIER.
Parce que l’humoriste écrit sur une fréquence régulière pour ne pas perdre la main. À la fin de son spectacle précédant, intitulé Lemire, le matériel pour son spectacle actuel commençait déjà à prendre forme.
« On me demande souvent si je pense arrêter bientôt et je réponds toujours que c’est le public qui va décider », dit l’humoriste expliquant qu’il est toujours tributaire du public.
Et dans le cas de ce dernier, la réponse du public est probante. Avec tout le choix qu’offre le milieu de l’humour, il y a toujours de la place pour celui qui a imaginé l’Oncle Georges.
Il faut dire que Daniel Lemire sait s’adapter au fil du temps et ses personnages aussi. Avec 100 % Lemire Ronnie veut de la marijuana thérapeutique et Oncle Georges devient coach de vie pour nous aider à rester zen quand on n’a pas une cenne.
Mais l’homme derrière le clown aime également beaucoup parler de politique. Plusieurs sujets retiennent son attention, et, particulièrement la politique internationale en cette période-ci de l’année.
« Ce qu’il se passe ces temps-ci aux États-Unis avec les élections est très intéressant, avance-t-il. Que Bernie Sanders, un socialiste, connaisse une telle ascension devant Hillary Clinton, je trouve cela rassurant. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit, mais je trouve cela intéressant comme mouvement de société et je ne pensais jamais qu’un tel revirement de situation arriverait. »
Et ce dernier en profite ensuite pour parler du narcotrafiquant « El Chapo » et de son évasion de prison au Mexique par le biais d’un tunnel. « C’est à se demander si SNC-Lavalin n’était pas impliquée », lance-t-il à la blague.
D’autres sujets, parfois plus délicats, sont plus difficiles à insérer dans un spectacle d’humour. Mais pour l’artiste, le défi est toujours amusant à relever. Chose certaine, l’humoriste n’a pas la langue dans sa poche.
Contrairement à son spectacle précédant, Daniel Lemire est complètement seul sur scène avec 100 % Lemire. Il ne fait pas appel à des comédiens. Le sketch a toujours une place de choix dans son spectacle, mais il laisse également lieu au stand-up. Quoi dire de plus? L’humoriste revient à la source avec un humour caustique et son sens de la dérision.
Daniel Lemire sera de passage, vendredi, au Centre des arts Juliette-Lassonde.