Ainsi donc, la toute puissante Union des Producteurs Agricoles veut la tête du ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis. Rien de moins.
D’ailleurs, je me demande bien ce qu’ils en feraient de cette tête s’ils l’obtenaient. C’est loin d’être sûr, le député de Brome-Missisquoi est un vieux résistant, même le Round-up serait sans effets sur lui. Hey, malgré toutes les arrestations, allégations et enquêtes autour du très louche Parti libéral, les têtes ne roulent pas beaucoup. À part celle à trois boutons de Sam Hamad!
Le ministre de l’Agriculture peut dormir tranquille en Chambre, ce n’est pas demain la veille qu’on enverra Paradis en enfer. Mais au fond, pourquoi cette colère? C’est qu’à même son fonds discrétionnaire, le ministre a donné 55 000 $ à des opposants au monopole syndical, dont l’Union Paysanne, ce qui a soulevé l’ire de l’UPA.
Les moyens des opposants sont sans commune mesure avec ceux de l’organisation qui au fil du temps est presque devenue un état dans l’état. Un peu comme l’éléphant qui se plaint qu’on lance des peanuts à des souris. Ça fait un moment que l’éléphant grince des dents. Le monopole syndical était une question centrale du rapport Pronovost, le premier. Celui qui fut tabletté dès sa publication. Mais s’opposer au monopole n’est pas s’opposer au syndicalisme agricole ni à la négociation collective.
Le pluralisme et j’oserais dire la biodiversité en cette matière serait même bienvenue et représenterait davantage le milieu et ses nouvelles réalités. Ce que l’UPA vient d’énoncer en dénonçant le ministre est le refus d’entendre d’autres voix que la leur. Le refus de voir d’autres organisations défendre les agriculteurs.
Le refus de la démocratie la plus élémentaire. Marquez votre calendrier : je viens de défendre un ministre libéral contre une organisation syndicale. Faut le faire!