L’actualité de fin d’année ayant bousculé un peu nos plans, il est grand temps de glisser un mot ou deux sur le plus récent budget présenté à la toute fin du mois de décembre par la Ville de Saint-Hyacinthe.
L’impression qui s’en dégage est plutôt favorable, si l’on ne s’attarde qu’au taux de la taxe foncière, en baisse de 4,5 cennes du 100 dollars d’évaluation, et des taxes de services qui sont pour la plupart à des tarifs identiques à ceux de 2015.
Il faut dire que le dépôt d’un nouveau rôle triennal d’évaluation, en force depuis le 1er janvier, apporte avec lui un peu d’eau au moulin, ce qui oblige la Ville à réduire sa taxe foncière pour éviter un choc tarifaire.
Dans son communiqué de presse présentant les grandes lignes de son budget 2016 de 90,8 M$ (en hausse de 2,5 %), la Ville annonce une réduction du fardeau fiscal pour une majorité de contribuables maskoutains. Vous saurez dans quelques heures ou quelques jours, si vous faites partie de la majorité, en recevant votre compte de taxes.
Dans le contexte d’une mise en chantier imminente d’un centre de congrès municipal de 25,2 M$ (soit l’équivalent de la dette à l’ensemble qui se situe à 25,7 M$), il aurait été très malhabile, voire impensable, de présenter un budget traduisant une hausse marquée du fardeau fiscal. La Ville avait tout intérêt à accoucher d’un budget rose bonbon en présentant ses finances sous leur meilleur jour.
Parlant de bonbons, on en devine quelques-uns. D’abord par l’absence de mesures d’austérité. Aucun coup de hache ou dégraissage nulle part, à croire que nos services fonctionnent avec l’ultime nécessaire et n’ont que la peau et les os. Tellement que nous n’avons pas souvenir de la dernière opération régime sec à la Ville.
Certains diront que les employés et même les élus se sont serré la ceinture l’an dernier en subissant un gel salarial, mais cela ne fera pas brailler grand monde quand on connaît leurs conditions actuelles. Et comme le dégel a été annoncé pour 2015, il n’est pas dit qu’ils ne pourront pas se refaire cette année. Règle générale, ils ne sortent pas souvent perdants de leurs négociations. Pensons aux dernières négociations sur le régime de retraite en 2013, qui a vu la Ville procéder à sa revalorisation.
Les loisirs de quartier, une vache sacrée chez nous, ne seront pas en peine. Le soutien aux loisirs augmente de plus de 6 %, un bond que l’on explique en partie par l’intégration des enfants handicapés aux loisirs d’été.
Parmi les nouveautés à signaler, on s’est enfin décidé à « punir » les propriétaires de terrain vague desservi qui tardent à les développer. On leur imposera une surtaxe qui devrait rapporter des revenus additionnels de 100 000 $ dans les coffres municipaux.
On espère que cette surtaxe incitera les propriétaires concernés à construire.
La Ville se prive toutefois d’un 100 000 $ supplémentaire, car dans les faits elle aurait pu se montrer deux fois plus gourmande avec cette surtaxe. C’est ce qu’on expliquera sans doute à ceux qui contesteront sa pertinence. Il y en a toujours.