Comme ça nos commerçants du centre-ville n’ont pas le coeur à rire. Ils se sentent persécutés par les inspecteurs de la division prévention des incendies de Saint-Hyacinthe et par ceux de la Régie du bâtiment, qui réclament à grands frais des modifications de toutes sortes dans leur établissement. Les règles sont les règles.
Nous ignorons si tous ces inspecteurs font réellement de l’excès de zèle sur le dos des commerçants, mais nous sommes d’avis qu’ils en sont capables. Nous pensons en particulier aux inspecteurs de la Régie du bâtiment selon ce qui a été rapporté dans d’autres dossiers, particulièrement lors des tournées de couvents et de monastères où les travaux de mises aux normes forcées ont souvent eu pour effet d’inciter des communautés religieuses à abandonner leur bâtiment.
En ce qui concerne le centre-ville, tous seront d’accord pour dire que nos commerçants ne traversent pas leurs années les plus glorieuses depuis un bout. Ils n’ont certainement pas besoin de pression ni de factures supplémentaires.
Dans la mesure où les propriétaires d’immeubles offrent leur collaboration et sont ouverts aux recommandations, un peu de tolérance serait donc la bienvenue, dans la mesure où la sécurité du public n’est pas compromise bien entendu.
Nos commerçants ont besoin d’un peu d’air et d’un coup de pouce. Certainement pas d’un coup de pied au cul pour les inciter à déménager leurs affaires dans des locaux sans âme, sans cachet et sans saveur en dehors du coeur commercial de Saint-Hyacinthe. La suggestion lancée par le restaurateur et maître-brasseur François Grisé, porte-parole des marchands du centre-ville, mérite certainement d’être examinée.
Si un assouplissement des règles actuelles pour les bâtiments anciens est impossible, M. Grisé recommande d’aider financièrement les plus touchés.
Le programme d’aide à la rénovation de façade pourrait-il être modifié ou étendu en conséquence, question de couvrir une partie des rénovations de mises aux normes? Voilà certes un dossier à inscrire en priorité à l’agenda du fameux comité qui a été formé en janvier afin de doter notre ville d’une vision concertée pour revitaliser le centre-ville et stimuler son développement économique. Les récents développements dans ce dossier de mises aux normes semblent plutôt pointer dans la mauvaise direction.
Une chose est sûre, la Ville de Saint-Hyacinthe devrait se montrer sensible aux revendications des commerçants puisqu’elle se trouve elle-même dans le collimateur de la Régie du bâtiment avec son centre aquatique. On l’a vu récemment dans ce journal, elle s’efforce déjà depuis un an de convaincre la Régie que les règles actuelles concernant les bains publics sont selon elle désuètes ou trop rigides.
La Ville semble négocier avec passablement de succès puisque jusqu’ici elle n’a rien fait des travaux demandés et elle n’a pas eu à fermer son centre aquatique.
Elle devrait peut-être partager ses trucs et ses astuces avec les commerçants, à défaut de pouvoir les aider à satisfaire ou à tenir les inspecteurs à distance.