Prenons une pause de centre de congrès pour parler un peu de jardinage et de verdure. On l’a vu à la une du COURRIER la semaine dernière, la Ville de Saint-Hyacinthe a l’intention d’investir dans la création d’un splendide jardin commémoratif en l’honneur du Royal 22e Régiment.
À l’origine, cet espace vert devait souligner les 100 ans du Royal 22e, un anniversaire qui a été célébré en 2014. Mais au rythme où vont les choses, il est permis de penser qu’il sera fin prêt pour le 125e. Et on exagère à peine!
Encore une fois, le nerf de la guerre semble être d’ordre budgétaire.
Grosso modo, il est question d’aménager un jardin de 1500 mètres carrés pour une somme de 450 000 $. Certains diront que c’est beaucoup d’argent, mais il faut aussi savoir que la contribution financière municipale se limite à 50 % de cette facture.
L’autre moitié est attendue sous forme de subvention et cette dernière se fait justement attendre. Une autre! Mais on vous l’accorde, cela représente tout de même un montant appréciable pour un jardin à la gloire des Forces armées canadiennes. Quel est le rapport de célébrer l’armée dites-vous? Sachez que l’histoire maskoutaine est intimement liée à l’histoire militaire du pays, et ce, depuis bien avant la crise du verglas et l’arrivée du Royal 22edans le paysage.
À Saint-Hyacinthe, les racines du 6e bataillon remontent aussi loin qu’en 1871. Et si le Manège militaire rénové a encore bonne mine sur le boulevard Laframboise, c’est davantage le terrain à l’arrière, donnant sur la rue Ste-Anne, qui a toujours juré dans le décor. L’aménagement d’un jardin public lui redonnera un lustre certain. Mieux, ce projet permettra aux Maskoutains de se réapproprier un espace actuellement interdit, tout en rehaussant l’allure générale d’un quartier et d’une avenue qui méritent une attention municipale plus constructive que des horodateurs!
Nous sommes d’avis que la création d’un jardin signature à Saint-Hyacinthe ne peut être qu’encouragée, dans la mesure où ce genre de projet d’envergure se présente environ une fois tous les 25 ou 30 ans. Pour retrouver pareille initiative, il faut sans doute remonter à l’aménagement de l’Espace Maskoutain, où s’élève le fameux arc du défunt maire Clément Rhéaume. Cet espace vert n’a cependant jamais été complété.
Pire, il souffre depuis longtemps d’un manque d’entretien flagrant.
Ce qui nous amène à penser que l’ajout d’un jardin commémoratif devrait être l’occasion de s’interroger sur les soins qui sont apportés aux jardins existants comme ceux de l’Espace maskoutain et de la Porte des Anciens maires.
Fait-on tout ce qu’il faut pour les mettre en valeur? Permettez-nous d’en douter.
Dans le cas de l’Espace maskoutain, l’ancien maire Rhéaume a souvent dénoncé son état misérable en tirant à boulets rouges sur l’administration municipale. Un réflexe guerrier qu’il avait peut-être développé du temps où il était membre honoraire du 6e bataillon royal du 22e Régiment.