Petit retour sur la fin d’une saga juridique qui a fait couler beaucoup d’encre dans LE COURRIER et qui aura donné pas mal de fil à retordre à notre journaliste économique Jean-Luc Lorry. Je parle de l’affaire Rock Bilodeau, l’escroc maskoutain de la finance.
Bilodeau vient d’être condamné à six ans de prison pour une fraude financière estimée à plus de 18 M$. C’est de loin le personnage maskoutain qui se rapproche le plus de Vincent Lacroix et du scandale Norbourg, toutes proportions gardées bien entendu. Contrairement aux investisseurs floués par Lacroix, ceux qui ont perdu une partie ou la totalité de leurs placements avec Bilodeau n’ont qu’eux à blâmer.
C’est sans doute ce qui explique que malgré tous nos efforts, pratiquement aucun des 178 créanciers de Bilodeau n’a jamais souhaité s’ouvrir sur ses malheurs.
Bilodeau leur aurait fait miroiter des rendements garantis à des taux alléchants. Trop alléchants pour être vrais bien entendu. Dans un stratagème de type Ponzi, l’argent qu’il recevait des investisseurs servait en réalité à en rembourser d’autres. Il pigeait aussi dans le tas pour financer son train de vie ou d’autres projets. On se souviendra qu’il était soudainement apparu sous les projecteurs en faisant l’acquisition d’un club de hockey semi-pro, le Cristal, et en investissant même dans la campagne de financement du centre des arts Juliette-Lassonde, en bon citoyen corporatif.
Son château de cristal s’est cependant effondré et l’argent qu’il avait versé à la campagne de financement a fini par être retourné… au syndic de faillite! Pour mesurer l’ampleur de ses déboires financiers et de cette fraude, nous avions même remonté la piste de l’argent dans une banque du Luxembourg où il prétendait avoir ses entrées.
Il aura finalement fallu 10 ans d’enquête et de procédures judiciaires pour pouvoir mettre un point final à toute cette saga et en connaître la conclusion.
Morale de l’histoire : quand une offre vous semble trop belle pour être vraie et qu’on vous fait miroiter de juteux profits sans risques, dites-vous que cette proposition n’est sûrement pas solide comme le Rock.