Alors on fait quoi avec les chiens prédateurs?
Faut-il bannir les races plus agressives comme les pitbulls, interdire leur vente et sévir contre les propriétaires négligents? Ou faut-il simplement éduquer et intervenir énergiquement auprès des chiens et des propriétaires malcommodes?
Disons que le débat fait rage avec beaucoup d’intensité depuis une bonne semaine déjà, soit depuis le décès atroce d’une femme de Montréal qui aurait été attaquée par un pitbull. Et dans un camp comme dans l’autre, les gens sont, disons-le franchement, un peu enragés. Dans plusieurs municipalités, la réflexion va bon train, dans l’attente d’une orientation, voire d’une règlementation provinciale.
À Saint-Hyacinthe, une certaine règlementation est déjà en vigueur. On y a adopté par le passé certains règlements qui permettent d’agir après coup, après une première offense. On peut donc principalement réagir et non prévenir, aller au-devant des coups. La Ville de Saint-Hyacinhe devrait-elle faire davantage et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs? Une chose est certaine, elle doit se poser la question, à savoir si elle peut faire mieux ou autrement. Il serait sans doute intéressant de s’inspirer des municipalités de la Rive-Sud pour donner un peu plus de mordant à la règlementation actuelle, en attendant de voir ce que fera ou décidera Québec en compagnie de l’Union des municipalités du Québec. La Ville de Brossard vient par exemple d’annoncer qu’elle va carrément bannir de tout son territoire certaines races de chiens reconnues pour leur agressivité, tout en augmentant les peines et les amendes actuelles. Ceux qui possèdent déjà un chien d’une race ciblée devront entre autres posséder une assurance responsabilité publique d’un minimum de 250 000 $.
À Sainte-Julie, on vient d’adopter un nouveau règlement obligeant les chiens de 20 kilos et plus à porter un licou, un dispositif qui s’ajoute à la laisse et s’installe sur le museau de l’animal, sans nuire dit-on à son confort. La preuve est faite depuis longtemps à notre avis : avec certaines races de chien et certains propriétaires, il vaut mieux en faire davantage que pas assez. Il faut donc prévenir et non guérir. Les victimes des pitbulls enragés, elles, ont rarement une seconde chance de se reprendre.