Et voilà un autre débat dont nous avons le secret. On se déchire pour un morceau de tissu, que personne n’a encore vu. Ce débat s’éternisera. On s’est disputé pendant 30 ans sur la couleur de la margarine, alors imaginez.
On capote quand des femmes s’habillent trop. Ou quand elles n’en mettent pas assez. Comique. Comme tous ces hommes qui s’expriment sur les vêtements féminins alors que depuis des siècles ils rechignent à aller les magasiner.
Mais que peut bien cacher un burkini? Une menace à nos valeurs? Un imam? Un pitbull? Et si c’était… des politiciens? Car comme le taureau un peu futé dans une corrida le comprendra vite, ce n’est pas le tissu le problème, c’est celui qui l’agite. Or, Caquistes et Libéraux qui boudent allègrement le principe de parité homme-femme et qui veulent sans cesse couper dans le « gras » du communautaire, doivent être suspects. Selon moi, la position la plus sensée est celle de Manon Massé et des Solidaires : « Si des femmes se voient forcer par leur entourage ou par une doctrine intégriste à porter le burkini, leur émancipation ne passe certainement pas par l’interdiction. Cela risquerait de les isoler encore plus. Pour lutter contre les violences que subissent les femmes, des ressources communautaires existent. Il est temps d’arrêter de couper partout et de réinvestir dans ces services ». Faut que nos bottines suivent nos babines, disait l’ami Chartrand. Ce vrai test des valeurs, il semble que certains politiciens l’échouent. Seront-ils expulsés?