Présentée actuellement à Expression, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, sous le commissariat de Nicole Gingras, l’exposition de Manon Labrecque en est à sa troisième diffusion. La première étant à Gatineau, en 2015, puis la seconde au Nouveau-Brunswick, la même année.
« L’exposition rassemble cinq œuvres récentes », assure la commissaire.
Dans la plupart des œuvres qui sont présentées, c’est l’artiste qui performe. « Manon veut avoir le parfait contrôle sur les mouvements pour leur faire dire ce qu’elle veut », explique Mme Gingras avant de dévoiler les installations.
Cela ne veut pas dire que l’artiste ne se met jamais en danger pour autant. Bien au contraire! C’est le sentiment de vulnérabilité qui lui permet d’atteindre la poésie dans ses œuvres. Dès l’entrée dans l’espace, les installations les uns et touchée cohabitent. La première est une série de dessins réalisés par l’artiste les yeux fermés. Des personnages y sont illustrés.
« Je me suis laissée guider par les sensations. Parfois mes dessins représentaient une personne. Parfois deux. Parfois une qui se sent comme deux. (Rires) C’est la raison pour laquelle j’ai intitulé cette installation les uns », relate Manon Labrecque.
La seconde intitulée touchée est une vidéo pendant laquelle l’artiste explore le toucher les yeux fermés. Un parallèle est facile à faire entre les deux œuvres qui ont pourtant été réalisées séparément. Cela n’a pas été prémédité, mais « les œuvres se parlent », confirment les deux complices de longue date.
Suit l’installation cinétique et sonore moulin à prières dans laquelle l’artiste apparaît une fois de plus. « Dans ma démarche, je dois sentir les choses pour créer. Et c’est lorsque j’accomplis quelque chose qu’une autre idée s’enchaîne », explique l’artiste.
C’est ce qui a conduit Mme Labrecque à inventer trois dispositifs de projection d’images et de diffusion de sons. Des sculptures conçues de bois, d’aluminium, de moteurs, de lentilles, de micros, de haut-parleurs et de circuit électronique forment l’installation dont le mécanisme est enclenché par le mouvement. Preuve que l’artiste touche à tout, même à l’électricité.
« J’aime tout faire pour comprendre tout. Et j’aime apprendre de nouvelles choses. Cela me permet de me débrouiller », dit-elle.
Au terme des cinq installations se fond une œuvre dans laquelle le corps et le mouvement sont intimement liés, tandis que les performances de l’artiste sont teintées de sa formation en danse contemporaine.
L’exposition L’origine d’un mouvement de Manon Labrecque est présentée à Expression, jusqu’au 23 octobre. Une visite commentée en présence de l’artiste et de la commissaire se tiendra samedi, dès 14 h.