L’affaire remonte à 2014, alors que l’organisation a découvert diverses irrégularités dans le compte de dépenses de sa présidente, notamment un stratagème de double facturation. Des frais de formation étaient réclamés à la fois auprès de la section locale et du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Les irrégularités qui s’étiraient sur plusieurs années avaient été jugées « assez troublantes pour être portées à la connaissance de la Sûreté du Québec », affirmait à ce moment Serge Morin, directeur adjoint du SCFP-Québec.
Chantal Primeau a démissionné en juin 2014 du poste qu’elle occupait depuis plus d’une quinzaine d’années. En avril 2015, après enquête policière, quatre chefs d’accusation ont été portés contre elle pour fraude, usage de faux et contrefaçon. Elle a finalement plaidé coupable à un seul chef d’accusation de fraude, pour des faits s’étirant sur une période allant de 2005 à 2011, et les trois autres chefs ont été abandonnés.
Au cours du processus de vérification, le montant de 20 000 $ avancé au départ a été revu à la hausse et c’est finalement le double qu’elle a dû remettre.
Réagissant au verdict, Gilles St-Pierre, vice-président du syndicat, s’est dit soulagé de « clore cette situation regrettable » après plus de deux ans de démarches. « Un syndicat vit avec l’argent de ses membres, alors c’est sûr que c’est une bonne nouvelle de pouvoir le récupérer. On peut enfin fermer ce dossier», a-t-il résumé.
Toujours en poste
La Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) a confirmé que Chantal Primeau demeurera secrétaire de gestion au service des ressources humaines. Elle avait été suspendue temporairement lorsque l’affaire a éclaté en 2014, puis réintégrée en mai 2015. La directrice du service, Chantal Langellier, justifiait alors que les accusations ne portaient pas préjudice à son emploi. Maintenant condamnée pour fraude, la donne n’a pas changé pour autant, a soutenu Chantal Langellier.
À ce sujet, Gilles St-Pierre n’a pas caché que ses membres s’interrogent sur le fait que leur ancienne présidente demeure à l’emploi de la CSSH. « Ça nous fatigue », avoue-t-il.
L’ex-présidente syndicale pourra purger sa peine d’un an en restant assignée à sa résidence et en se soumettant à plusieurs contraintes, dont un couvre-feu qui comprend une exemption pour le travail.