Un geste de plus a été posé à la séance du conseil de lundi, non sans faire réagir le conseiller Bernard Barré. Il a rappelé que la Ville ne toucherait aucune subvention pour ce projet dont le coût devrait atteindre les 30 M$. « Nous sommes orphelins des gouvernements supérieurs dans ce dossier », a-t-il déclaré, en parlant de tous les efforts qui sont demeurés vains dans la recherche d’une aide financière. « On s’est usé les doigts à frapper partout, mais là, on est rendu au bout de la corde. Ce projet-là va faire exploser notre service de la dette, il faut que les gens en soient bien conscients. La machine est partie et on ne l’arrêtera plus », a-t-il confié au COURRIER.
En mars, le conseil avait donné le feu vert au CN pour la préparation des plans et devis du tunnel par la firme AECOM au coût de 674 547 $, avec versement d’une avance de 338 000 $. La Ville s’attend à obtenir une estimation précise du coût du projet avant la fin de l’année.
Demandes à la CPTAQ
La Ville tente maintenant d’obtenir toutes les autorisations gouvernementales nécessaires à la réalisation du tunnel dans lequel doit passer le tronçon manquant du boulevard Casavant Ouest, dont le tracé va de la rue Charles-Gilbert, au nord, jusqu’à l’avenue Castelneau et le chemin Grand-Rang, au sud.
Elle vient de s’adresser à la Commission de protection du territoire agricole du Québec pour pouvoir utiliser, à d’autres fins que l’agriculture, diverses parcelles de terre sur le site du futur chantier, lequel se trouve en pleine zone agricole. Le premier volet de sa demande porte sur l’utilisation de 7786,3 m2 de terrain pour l’aménagement d’une station de pompage des eaux de surface avec chemin d’accès, l’agrandissement de l’emprise routière aux abords des talus projetés, de même que pour le détournement du ruisseau Plein-Champ.
Dans sa course en direction sud-est, cet affluent de la rivière Yamaska croise la zone qui correspond au point de rencontre entre les voies ferrées du Canadien National (CN) et le futur segment du boulevard Casavant Ouest. Du côté nord de l’emprise ferroviaire, le ruisseau traverse une terre cultivée qui appartient à la Ville. De là, il serait détourné vers le sud sur une propriété agricole privée – l’achat d’une bande de terrain est à prévoir -, puis vers l’est sur un autre terrain de la Ville où le Plein-Champ retrouverait son lit naturel, lequel se termine sur le parcours du Club de golf de Saint-Hyacinthe. Le détournement du ruisseau nécessitera l’aménagement d’un nouveau ponceau sous les voies ferrées du CN, puis d’un second ponceau pour la traverse du segment routier.
Le deuxième volet de la requête a trait à l’utilisation de 9320 m2 de terrain pour la déviation des voies ferrées du côté nord de l’emprise ferroviaire durant une période de deux ans, soit la durée des travaux. Du côté ouest du tracé du boulevard, les voies temporaires se trouveraient sur la propriété de la Ville, mais du côté est, la servitude passerait sur les terres du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, une propriété de 53,45 hectares qui est utilisée par l’Institut de technologie agroalimentaire.
autres mandats
Toujours concernant le détournement du ruisseau Plein-Champ, la Ville doit également obtenir un certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de même qu’un avis préalable de Pêches et Océans Canada. À sa séance du 3 octobre, le conseil a octroyé un mandat de 22 420 $ à la firme J.F. Sabourin et associés, de Gatineau,pour la préparation des requêtes relatives à ces autorisations. En juin, le même bureau avait obtenu un mandat de 16 096 $ pour la préparation d’un plan concept d’aménagement.
Lundi, les élus ont mandaté l’ancien directeur du Service du Génie, Pierre Gabrielli, pour qu’il s’occupe à nouveau du dossier. C’est lui qui représentera la Ville aux réunionsavec le CN et qui se chargera des questions techniques relatives aux travaux devant être effectués par la municipalité, dont la préparation des appels d’offres.
La Ville avait déjà fait appel à M. Gabrielli au printemps 2016 pour qu’il étudie l’aménagement des voies de circulation autour du tunnel , dont un accès au Cégep via Casavant Ouest, au tarif de 90 $ l’heure jusqu’à concurrence de 20 000 $. Son mandat a été prolongé au même taux horaire.