22 septembre 2016 - 00:00
Hôpital Honoré-Mercier
Pénurie de radiologues à l’horizon
Par: Rémi Léonard
L’hôpital Honoré-Mercier perdra sous peu deux radiologues et n’en a trouvé qu’un seul pour combler la charge de travail. Les découvertures sont inévitables si rien n’est fait, avertit la radiologue Sabrina Kiss.

L’hôpital Honoré-Mercier perdra sous peu deux radiologues et n’en a trouvé qu’un seul pour combler la charge de travail. Les découvertures sont inévitables si rien n’est fait, avertit la radiologue Sabrina Kiss.

L’hôpital Honoré-Mercier perdra sous peu deux radiologues et n’en a trouvé qu’un seul pour combler la charge de travail. Les découvertures sont inévitables si rien n’est fait, avertit la radiologue Sabrina Kiss.

L’hôpital Honoré-Mercier perdra sous peu deux radiologues et n’en a trouvé qu’un seul pour combler la charge de travail. Les découvertures sont inévitables si rien n’est fait, avertit la radiologue Sabrina Kiss.

Le département de radiologie de l’hôpital Honoré-Mercier va s’amaigrir dangereusement dans les semaines à venir, ce qui causera « inévitablement des découvertures » de services, révèle une correspondance interne obtenue par LE COURRIER.


La lettre rédigée par la Dre Sabrina Kiss, responsable de l’équipe de radiologues à Saint-Hyacinthe, expose qu’un membre de son équipe a été recruté par le Dr André Robillard, chef du département de radiologie du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), pour pratiquer à l’hôpital Pierre-Boucher. « Ce transfert vient fragiliser un département en croissance au profit d’un autre qui est déjà bien pourvu », écrit-elle pour dénoncer la situation jugée « inéquitable ». D’autant plus que suite à ce transfert, un autre radiologue a aussi annoncé sa démission du département.

Mme Kiss demande donc formellement au directeur des services professionnels du CISSSME, le Dr André Simard, de retarder ce transfert pour permettre à Saint-Hyacinthe de regarnir son équipe. Le premier départ devrait normalement prendre effet dès le 11 octobre et le deuxième pour le 23 décembre. Une nouvelle recrue joindra cependant l’équipe de Saint-Hyacinthe le 11 novembre. Sur sept radiologues, il n’y en aura donc que six pendant plusieurs mois, probablement jusqu’à ce qu’un candidat termine ses études en juin.

Quels impacts?

Les radiologues sont les médecins spécialistes qui font l’analyse et la lecture des échographies, des scans ou des images obtenues par résonnance magnétique. La plupart des départements dépendent de leur travail, par exemple pour les suivis de grossesse, le dépistage des cancers ou les examens à l’urgence.

Très concrètement, la Dre Kiss écrit que le manque de radiologues causera pendant trois semaines d’ici le 23 décembre des découvertures « entre autres de trois journées de lecture de scan, d’une journée d’échographie générale et de deux journées d’échographie mammaire » si le transfert a lieu.

« Ce n’est pas qu’une chicane de médecins, c’est la population qui va payer au final », a commenté une source bien au fait du dossier. Les listes d’attente, déjà plus longues à Saint-Hyacinthe qu’à Longueuil selon cette source, vont continuer de s’allonger.

Préférant ne pas s’identifier, cette personne a expliqué que le département à Honoré-Mercier ne bénéficie « d’aucun support administratif » puisque le « pouvoir décisionnel est concentré à Longueuil » depuis les fusions engendrées l’an dernier par la Loi 10. Une situation qui lui fait dire que « le département est en situation de crise », n’excluant pas d’autres départs possibles.

L’autre inquiétude concerne le projet de superclinique, dont l’ouverture était prévue à la Place Blanchet pour le printemps prochain. Or, l’une des conditions nécessaires à son établissement est la présence d’une clinique de radiologie, chose compromise par la pénurie de radiologues. Ces spécialistes sont en plus une denrée rare puisque seuls cinq à dix sortent des bancs d’école chaque année au Québec. Le vrai problème, toujours selon cette source, c’est qu’on soit allé recruter un radiologue à l’intérieur du même CISSS. Les départements se retrouveraient ainsi gravement débalancés, avec treize radiologues à Longueuil contre cinq à Saint-Hyacinthe. D’autant plus que, tel que souligné dans la lettre, celui de Pierre-Boucher offre une couverture non seulement en Montérégie, mais aussi en Ontario en vertu d’une entente. La Dre Sabrina Kiss conclut que la direction des affaires médicales, dont le responsable est le Dr Simard, « a non seulement le pouvoir, mais le devoir de s’assurer qu’une population ne sera pas prise en otage au profit d’une autre ».

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