Le vrai déficit au Québec est un déficit d’attention. Et les médecins qui nous gouvernent l’ont bien compris. Dès qu’ils perçoivent le début du commencement d’une agitation sociale qui risque d’être perturbante, hop, c’est le temps de nous faire avaler un petit quelque chose dont ils ont le secret.
On se scandalise du traitement de nos ainés en CHSLD? Le ministre de la Santé invite les journalistes à une délicieuse dégustation de manger mou en nous baratinant sur la subtile nuance entre les patates en poudre et celles en flocons. Tout pour convaincre que nos vieux sont contents de bénéficier d’un repas à moins de 2 $ l’assiette. Une aubaine aussi cheap que la mise en scène.
Je ne serais même pas étonné si le ministre portait une couche pendant toute une journée en chambre pour prouver à quel point nos ainés sont confortables de finir leur vie dans le besoin et surtout, dans leurs besoins.
Pendant ce temps, ça lui évitera de répondre aux questions sur ses amis libéraux qui arnaquent l’État à coups de millions ou que l’on accepte de nettoyer à nos frais les sites souillés des compagnies minières milliardaires. Pas trop entendu parler de ça? Normal. Le divertissement est l’art de détourner l’attention. On accuse facilement les humoristes d’être pipi-caca à défaut de parler de vrais sujets, mais lorsqu’il s’agit de rire de nous, les politiciens au pouvoir sont champions.