Ça prend des gars un peu flyés comme Simleader pour faire cela! », lance avec entrain le directeur général de la compagnie, Robert-François Demers, qui a supervisé de A à Z la conception du simulateur.
Selon lui, la création, qui reproduit dans les moindres détails l’intérieur d’une ambulance, serait une première au monde. « Les gens du NAIT ont fait des recherches pour en trouver une, et la seule chose qu’ils trouvaient, c’étaient des ambulances où tu t’assoies. Tandis que là c’est quelque chose de pleinement opérationnel et pour eux c’est une première. J’en ai vu des choses en France, à Genève, mais ce sont toutes des structures fixes, il n’y a rien de motion.»
La structure conçue par Simleader permet effectivement de simuler les mouvements de la route, les virages, les accrochages, bref tout pour donner l’impression aux futurs ambulanciers qu’ils roulent à pleine vitesse grâce à la technologie D-BOX, qu’on retrouve aussi dans les cinémas. Des systèmes de mouvements ont été installés sous la structure qui soutient l’ambulance, qui pèse au total 8000 livres avec cinq personnes à bord.
« Le but du simulateur est d’habituer les étudiants, qui sont souvent malades, à l’ambulance, à gérer leur stress, à développer des réflexes et un jugement rapide sur les situations d’urgence », explique Robert-François Demers, qui précise que le coût d’un simulateur de ce type s’élève à environ 160 000 $. « Vingt minutes d’entraînement équivaut à une heure d’entraînement sur la route », ajoute-t-il.
L’entreprise a commencé à concevoir la boîte, qui n’est pas reliée à un simulateur routier, au mois d’avril et le produit final sera livré avant la rentrée des classes du NAIT le 30 août. Le simulateur, qui peut se démonter en quatre parties, a d’ailleurs pris la route en direction de l’Alberta le 13 août. Là-bas, il sera connecté avec un mannequin, développé par une autre compagnie, qui pourra fournir des signes vitaux.
En pleine expansion
L’entreprise Simleader, basée dans le quartier Douville et comptant une quinzaine d’employés, multiplie ces dernières années les contrats en Enrope, aux États-Unis et au Canada anglais.
Elle se spécialise entre autres dans la création d’environnements virtuels spécifiques, comme la reconstitution de la ville de Montréal, et de programme de simulation sur mesure, et ce, dans les secteurs de l’aviation, des forces policières et militaires, de la sécurité et des écoles de conduite. « Tout ce projet-là a débuté avec l’École de conduite Jasmil à Saint-Hyacinthe, dans le but de former les étudiants à tous les éléments auxquels ils peuvent être confrontés à travers leur formation comme le climat, la drogue et alcool », indique le président de Simleader, Guy Lussier. Depuis la compagnie a diversifié ses activités. L’équipe a d’ailleurs conçu pour le collège Ahuntsic un simulateur de conduite en ambulance et a conclu une entente assurant la livraison de plus de 14 simulateurs aux États-Unis.
L’entreprise souhaite prendre encore plus d’expansion au cours des prochaines années, notamment sur le marché américain, et espère un jour pouvoir écouler son simulateur d’ambulance au Québec. « Il y a de place au Québec pour cela, mais il faut de la volonté politique et des entreprises qui sont prêtes à investir, croit M. Demers. Ça rend les routes plus sécuritaires et ça met les ambulanciers en confiance. »