Sachez-le, c’est le 14 juillet que seront officiellement vendues les premières Honda Civic Type R au pays. Une voiture qui étonne par ses capacités sportives et qui, sincèrement, fait taire bien des préjugés contre les voitures à traction.
Positionnons d’abord la Honda Civic Type R. Depuis 2015, le constructeur japonais Honda a relancé sa populaire voiture compacte de 10e génération, d’abord en version berline, puis coupé, puis à hayon, plus récemment en version SI et complète la gamme avec la nouvelle Type R.
Une Civic excessive
Cette dernière, c’est l’essence même de la puissance Honda. Sous le capot, un petit moteur 4,0 cylindres turbo de 306 chevaux, jumelé à une boîte de vitesse manuelle six rapports et à une silhouette on ne peut plus dramatique.
Pourquoi dramatique? Parce qu’on y a pratiqué tous les excès. On y retrouve un aileron aux dimensions d’une véritable table à pique-nique, des arêtes de carrosserie imposantes, des trous aux quatre coins du modèle. Bref, au premier coup d’œil, la voiture a une allure musclée, mais surprenante.
Rassurez-vous, ce n’est pas que simple question de style que tous ces éléments. Ils ont plutôt un réel rôle à jouer en matière d’aérodynamisme, aidant à diminuer le coefficient de friction d’une part, mais aussi et surtout à maintenir la voiture au sol le plus fermement possible, à l’instar des voitures de course. Car il faut l’avouer, c’est dans le monde de la performance que la Honda Civic Type R brille le plus.
Complète et sans options
Réglons aussi la question du prix. Oui, la somme de 40 890 $ que l’on exige pour la Honda Civic Type R peut sembler abusive, mais un détail s’impose : elle est entièrement équipée. Navigation, sièges sport et chauffant, systèmes de sécurité, tout y est pour assurer le confort du conducteur et des occupants (car après tout, l’habitacle demeure celui d’une Civic avec sa capacité d’accueil traditionnelle).
En fait, il n’existe qu’un seul choix à faire, et il est sans frais : opter pour la voiture blanche ou la voiture noire. Car ce sont les deux seules couleurs offertes. Du moins cette année… on verra par la suite.
Rouler en Type R
Je l’admets, je n’ai pas testé la voiture sur la route, et il me faudra un essai plus prolongé pour en savourer le plaisir… ou pas. Car les pneus sport à très faible profil devraient rendre la randonnée un peu exigeante, mais les suspensions pourraient bien en absorber la plus grande portion.
C’est donc sur la piste, sur l’exigeant circuit du Mont-Tremblant, que j’ai pu mettre la Honda Civic Type R à l’épreuve. Au menu, comme il se doit, des virages prononcés, des vitesses de pointe hors du commun, et un test réel pour la voiture (autant que pour le pilote que je suis, c’est une autre question).
Bémol d’importance, la sonorité du moteur manque un peu de vigueur, du moins depuis l’habitacle. On a eu beau fixer un troisième résonateur, le son est vibrant de l’extérieur, mais manque de présence dans le cockpit.
En revanche, les accélérations sont vives, les rapports de vitesse précis et dotés d’un étagement bien réussi, et les suspensions et le châssis font un remarquable travail pour maîtriser les transferts de poids, même en conduite plus active.
Un détail d’importance, les freins Brembo agissent comme de véritables murs de brique quand vient le temps de stopper la machine. Et à ma grande surprise, le fait que la voiture soit une simple traction (contre ses rivales intégrales comme la Subaru STI, la VW Golf R ou la Ford Focus RS) n’est pas le handicap que j’anticipais. Au contraire, des suspensions et une direction adaptée limitent l’effet de couple dans le volant permettant une surprenante maîtrise. Et le système de Rev matching (qui permet de rétrograder en simulant un talon pointe de façon automatique) est tout simplement efficace.
Je ne suis pas un pilote de course. Mais le temps d’une vingtaine de tours du circuit Mont-Tremblant, j’y ai cru. La Honda Civic Type R a bien joué son rôle et dépasse définitivement les attentes.