C’est ce qu’a estimé le président de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) en Montérégie, Christian St-Jacques, qui a dressé un portrait nuancé de la situation.
Malgré un décevant retard dans les premiers semis de la saison en raison de la pluie, les grandes cultures connaissent des conditions idéales pour pousser et les récoltes s’annoncent favorables selon M. St-Jacques. Quelques champs manquent légèrement de drainage, mais l’irrigation, elle, se fait naturellement.
À l’inverse, Dame Nature a donné du fil à retordre aux maraîchers de la région dont la saison de fraises a été écourtée. Les clients ont dû être patients avant de voir les premiers paniers de fraises sur les étalages et ils devront être compréhensifs de les voir sortir aussi vite des points de vente. Au total, on aura une dizaine de jours de moins que l’année dernière pour la cueillette de fraises.
« Ma spécialité c’est l’autocueillette, alors c’est certain que la pluie a nui à la clientèle qui vient au champ », a souligné Simon Beauregard de la Ferme Beauregard de Sainte-Madeleine dont l’achalandage a chuté considérablement. C’est près de 35 % de sa production qu’il a enregistré en pertes.
Matthieu Beauregard, de la ferme Chez Mario, s’inquiète davantage pour la récolte des framboises que celle des fraises. « On a eu un hiver plus dur et l’accumulation d’eau n’est pas tolérée par les plants de framboises », a indiqué l’agriculteur de Sainte-Madeleine. Il anticipe un retard de quelques jours pour l’arrivée de ces petits fruits qui devraient être disponibles en kiosques au cours des prochaines semaines.
« On a relativement une belle saison. On n’a pas des gros écarts de temps, on n’a pas eu de grêle ou de gros déluges comme ailleurs, on ne peut pas se plaindre. La chaleur pourrait être plus présente, mais trop de chaleur c’est aussi un stress pour les plantes », a expliqué Matthieu Beauregard.
Quant au maïs, le même retard est attendu. Le maraîcher Jocelyn Gadbois de la Ferme Gadbois de Saint-Barnabé prévoit cinq jours supplémentaires avant de voir les premiers épis.
« Tous ces jours qu’on perd, c’est du temps perdu qu’on ne rattrapera pas », a affirmé Simon Beauregard. Il est toutefois confiant pour le reste des cultures déjà en terre, notamment les tomates, le brocoli, les poivrons, les courges, la rhubarbe, les haricots et les fines herbes.
« On n’a pas une saison catastrophique, mais on n’est jamais à l’abri d’une intempérie. Du jour au lendemain, tout peut changer », a conclu Matthieu Beauregard. Il espère tout de même une température plus favorable pour les semaines à venir.