Dirigée par le chanoine Gaston Giguère, la cérémonie se voulait sobre, mais a laissé beaucoup de place à ceux qui ont connu de près M. Gagnon. « Nous célébrons sa vie », a-t-il rappelé en début de célébration, peu avant de laisser la place aux divers témoignages.
Vrai, sincère, respectueux
Le maire Claude Corbeil a souligné la quantité remarquable de causes que M. Gagnon a endossées, mais aussi sa capacité à convaincre de ses idées et de « dire les vraies affaires », même en allant à contre-courant. « C’était un homme rigoureux, à l’écoute de son milieu », a-t-il insisté, en offrant de partager symboliquement son poste de maire avec M. Gagnon pour la journée.
Par la suite, Me Louis H. Lafontaine a longuement parlé du fait que son ami André H. Gagnon était un Maskoutain d’exception qui sera bien difficile à remplacer. « Où est-ce qu’on met la statue? », a-t-il lancé. Il a aussi vanté sa sincérité et son amour pour les gens, mais aussi pour la bonne bouffe et le bon vin.
Son dernier souvenir de M. Gagnon était à la Maison Victor-Gadbois, où il a rendu l’âme. « Il m’avait dit un message qu’il voulait que je transmette à quelqu’un. Alors que je partais, il m’a dit “laisse faire, je vais le lui dire moi-même quand je vais sortir d’ici”. » C’était, selon Me Lafontaine, le signe que jusqu’à la fin, M. Gagnon a cru en la guérison.
Me Jacques Sylvestre Sr a quant à lui rappelé l’amour infini d’André H. Gagnon pour SA ville, Saint-Hyacinthe, et les leçons de vie qu’il retient de ce grand homme. « Il enseignait le respect par l’écoute. Il cherchait toujours à en faire plus. » Il a conclu, en s’adressant au cercueil de M. Gagnon : « Tu as tout donné et tu as toujours respecté tes promesses. Tu as maintenant droit à un repos bien mérité. »
Le dernier témoignage venait de sa fille Ève Chantal. « Mon père commencerait par dire merci. » Elle ne manquait pas de compliments pour cet homme « généreux, droit, fort, rassembleur », qui faisait preuve d’abnégation, en pensant toujours aux autres avant lui-même. Même sur son lit de mort, il s’est mis à chanter « Voulez-vous danser grand-mère? » à « sa Lulu », pour qui il n’a jamais manqué d’affection au cours de leurs 60 années de mariage. Ève Chantal Gagnon n’a pas hésité à dire que son père était le mari que toutes les femmes rêvaient d’avoir.
Une lumière
De son vivant, André H. Gagnon était vu par plusieurs comme un homme inspirant, une lumière. Le chanoine Giguère voyait ces funérailles comme la célébration de « l’entrée de notre frère André dans la vraie lumière ». Il laisse dans le deuil sa famille, mais aussi le grand Saint-Hyacinthe où il a laissé une empreinte indélébile au fil des années.
Au terme d’une cérémonie de deux heures à la cathédrale, André H. Gagnon a été inhumé au cimetière Notre-Dame-du-Rosaire. Quelques instants après sa sortie de la cathédrale, le vent s’est brusquement levé. Les plus croyants d’entre nous pourront y voir un signe de la présence d’André H. Gagnon, qui continue de faire bouger Saint-Hyacinthe.