L’objectif du projet est de dévier jusqu’à 70 % des échantillons actuellement traités localement vers le laboratoire serveur de Longueuil, qui desservira à terme l’ensemble de la Montérégie. En centralisant ainsi les analyses, le Ministère vise des économies de 75 M$ à l’échelle du Québec.
Selon le plan de main-d’œuvre du projet, présenté aux employés le 7 février, des 63 personnes travaillant actuellement au laboratoire de Saint-Hyacinthe, 39 pourraient prendre le chemin de Longueuil, ce qui correspond à environ 35 postes à temps plein. Si ce scénario se concrétise, il pourrait ne rester que 24 travailleurs à Honoré-Mercier, soit 38 % du personnel qu’emploie actuellement le laboratoire.
Selon les estimations, le projet ne se déploiera complètement que d’ici trois à cinq ans, mais le changement d’employeur devrait être effectif dès le 1er avril prochain. Les transferts, tant de personnel que d’échantillons, ne devraient pas avoir lieu avant 2019, indique le plan.
Lorsqu’il sera prêt à recevoir et traiter autant d’échantillons, le laboratoire de l’hôpital Charles-Lemoyne pourrait passer de 97 à 193 travailleurs. En comptant les réductions dans les autres installations, il y aurait finalement 11,4 postes en moins après la réforme Optilab, ou 4 % d’heures travaillées en moins, toujours selon les estimations du plan de main-d’œuvre. Le regroupement permettra aussi de « réduire les coûts d’entretien, améliorer la capacité de négociation avec les fournisseurs et optimiser les ressources », détaille le ministère de la Santé pour expliquer comment il dégagera des économies avec Optilab.
Inquiétudes exprimées
Les syndicats dénoncent pour leur part un projet centralisateur qui causera selon eux des déboires avec le transport des échantillons, un allongement des délais d’analyse et une perte d’expertise en région. La Ville de Saint-Hyacinthe a aussi adopté une résolution en décembre pour signifier son opposition à Optilab.
À la dernière séance du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), la PDG Louise Potvin a reconnu que le projet « suscite de grandes inquiétudes » au sein de son organisation. « Le CA va assurer une vigie à toutes les étapes du projet pour s’assurer que les impacts soient positifs pour le CISSS », a affirmé la présidente du conseil d’administration, Geneviève Grégoire.
Le ministre de la Santé Gaétan Barrette a voulu se faire rassurant en précisant le 2 mars que le projet n’arrivait qu’à « une première étape de nature administrative et ne saurait être de nature à affecter les services aux citoyens ». Le premier ministre avait également confirmé la veille que son gouvernement allait toujours de l’avant avec le projet Optilab.