Les 37 œuvres de M. Fulham, divisées en trois volets (tableaux, tondi et objets-tableaux) présentent son style des quatre dernières années, où l’on retrouve systématiquement de la pâte à textures, des objets en 3D, de la peinture aérosol, de l’acrylique, du transfert d’images et du collage. « C’est la première fois que j’expose à la Maison de la culture de Saint-Roch, mais certainement pas la première que j’expose dans la région », explique Richard Fulham, dont l’art, inspiré par Jean-Paul Riopelle, Jordi Bonet et Robert Rauschenberg, attire les regards déstabilisés depuis une vingtaine d’années partout au Québec et même jusqu’en Europe.
Susciter l’émotion
Selon M. Fulham, un collectionneur de ses toiles pourrait aisément voir l’évolution dans sa démarche artistique, alors qu’il se fait un devoir d’expérimenter différentes approches pour perfectionner son art. Cependant, une chose demeure : « Il y a toujours une grande partie d’abstraction dans mon œuvre, mais j’y intègre des éléments figuratifs à la fin. » Cela intrigue bien des curieux, qui cherchent à comprendre le lien entre les personnages et les couleurs. « On me demande souvent ce que mes œuvres signifient, mais je ne livre jamais mes clés! », assure l’artiste en souriant. C’est pour la même raison qu’il donne des titres larges à ses toiles, afin de laisser place à interprétation. Car pour M. Fulham, l’art abstrait s’adresse directement aux émotions et toutes les interprétations sont valables.
Le peintre donne beaucoup d’ateliers, et travaille autant avec des enfants du primaire qu’avec des adolescents du secondaire ou des adultes. « Les enfants ont le plus de facilité à créer, parce qu’ils ont encore leur monde imaginaire », explique Richard Fulham. C’est tout le contraire pour les adultes, qui écoutent et prennent beaucoup de notes, mais qui peinent parfois à lâcher prise et à se laisser aller dans la liberté totale. Après 20 ans à enseigner sa méthode, Richard Fulham a toujours la flamme en atelier et s’émerveille encore de ce que ses élèves arrivent à réaliser avec son aide.
Priorités
La maladie a forcé M. Fulham à ralentir le rythme il y a quelques années déjà. Depuis, son sens des priorités a bien changé. « Le cancer, ça change notre urgence de vivre. On n’a plus envie de se mettre une pression inutile », résume-t-il. Il consacre aujourd’hui le plus clair de son temps à explorer de nouvelles avenues dans son art, mais crée et expose beaucoup moins. Cela rend l’exposition Paysages improbables, présentée gratuitement du 14 août au 4 septembre à la Maison de la culture de Saint-Roch-de-Richelieu (située au 886, rue St-Pierre) beaucoup plus exceptionnelle. L’artiste y sera aussi le samedi 19 août, entre 13 h et 16 h et il se fera un plaisir de parler de sa démarche… tout en gardant ses « clés » pour lui!
Richard Fulham peut travailler de façon intensive pendant deux ou trois semaines sur une œuvre avant qu’il soit satisfait, comme ce fut le cas pour La migration des anges, créée en 2016. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Richard Fulham peut travailler de façon intensive pendant deux ou trois semaines sur une œuvre avant qu’il soit satisfait, comme ce fut le cas pour La migration des anges, créée en 2016. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Le Maskoutain d’adoption Richard Fulham est reconnu depuis longtemps pour sa technique de « peinture-collage style libre », qu’il continue de développer à travers diverses expérimentations. Plusieurs de ses œuvres récentes se retrouvent dans l’exposition Paysages improbables, qui sera présentée du 14 août au 4 septembre à la Maison de la culture de Saint-Roch-de-Richelieu.