Ce compositeur-interprète qui cumule 50 ans de carrière s’est confié au COURRIER.
« Les routes du Québec, je ne les ai pas faites depuis très très longtemps. Je suis enchanté par cette tournée. C’est une formule à deux pianos qui me réjouit », mentionne avec enthousiasme, le célèbre interprète.
Pour revisiter son répertoire, Julien Clerc sera accompagné par le pianiste Benjamin Constant, connu pour partager également la scène avec le chanteur Patrick Bruel.
« Le pianiste accompagnateur est quelqu’un de très important pour un interprète. Frank Sinatra ne se déplaçait jamais sans son pianiste. C’est du vieux music-hall, mais c’est immortel », indique Julien Clerc.
Parisien de naissance, Julien Clerc a des origines guadeloupéennes du côté maternel. Dans un quotidien français, le chanteur s’est dit fier de sa « part de sang noir ».
« Il y a un petit côté chaloupé qui revient de temps en temps dans mes compositions », admet l’artiste.
Julien Clerc a passé son enfance entre le domicile de son père, où la musique classique avait préséance, et celui de sa mère, où l’on préférait la chanson française.
La séparation de ses parents l’avait contraint à vivre dans deux milieux issus de classes sociales très différentes.
« J’avais été confié à la garde de mon père, une chose rarissime pour cette époque. Autant chez lui, je vivais dans un environnement cossu et très intellectuel, autant chez ma mère, c’était plus modeste puisqu’elle demeurait dans un petit appartement du vieux Paris où les toilettes étaient sur le palier », se remémore Julien Clerc.
Rencontre avec Plamondon
Parmi les paroliers qui ont écrit pour Julien Clerc, Luc Plamondon figure en bonne place dans sa discographie.
« Cœur de rocker », « Lili voulait aller danser » et « La fille aux bas nylon » sont quelques-unes des chansons écrites pour Julien Clerc par le renommé parolier québécois.
Le chanteur a rencontré Luc Plamondon au Québec, lors de la préparation d’un album sorti en 1980.
« C’était lors de l’enregistrement de l’album Clerc Julien à Morin-Heights au Studio d’André Perry (studio d’enregistrement qui a vu défiler de grosses pointures de la scène internationale comme The Bee Gees, David Bowie, Cat Stevens et The Police). J’étais venu lui donner une musique qui est devenue la chanson « Quand je joue ». Luc Plamondon avait eu la bonne idée d’écrire une chanson sur un musicien », raconte Julien Clerc.
Feu sacré
À une dizaine de jours de ses 70 printemps, il est né le 4 octobre 1947, Julien Clerc a encore le feu sacré pour mettre en musique les textes qu’on lui propose.
« Être uniquement compositeur et interprète m’a permis de rencontrer des auteurs. Je suis convaincu que la variété des plumes avec lesquelles j’ai travaillé a assuré ma longévité musicale », considère avec le recul Julien Clerc.
Cette longévité se concrétisera de nouveau le mois prochain avec la sortie d’un 24e album produit cette fois par le chanteur français Calogero. À l’écriture, on retrouvera des textes signés entre autres par Maxime Le Forestier et Carla Bruni.
« J’ai la chance d’être encore créatif. Quand je m’installe derrière un piano avec un texte qui m’inspire, une chanson peut prendre forme très rapidement. Ce que j’aime le plus au monde, c’est de mettre un texte en musique », conclut Julien Clerc.
Cette visite rare à Saint-Hyacinthe a eu un effet sur la billetterie puisque ce spectacle affiche complet. La première partie sera assurée par l’auteur-compositeur-interprète Sébastien Côté alias King Melrose.