25 mai 2017 - 00:00
Vente du biométhane à Gaz Métro
Québec tarde à donner son autorisation
Par: Benoit Lapierre
La Ville doit encore trouver plus de 100 000 tonnes d’intrants organiques pour alimenter correctement son système de biométhanisation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville doit encore trouver plus de 100 000 tonnes d’intrants organiques pour alimenter correctement son système de biométhanisation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville doit encore trouver plus de 100 000 tonnes d’intrants organiques pour alimenter correctement son système de biométhanisation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville doit encore trouver plus de 100 000 tonnes d’intrants organiques pour alimenter correctement son système de biométhanisation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Même si tous les équipements de la phase II du projet de biométhanisation sont maintenant en place à l’usine d’épuration et que le système est opérationnel, la Ville de Saint-Hyacinthe n’a pas encore été autorisée à écouler son biométhane dans le réseau de gaz du distributeur Gaz Métro.


Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, a confirmé lui-même cette semaine que la Ville ne détenait toujours pas le certificat d’autorisation (CA) que doit lui délivrer à ce sujet le ministère du Développement durable, de l’Environnement, et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). Elle n’aurait d’autre choix que de brûler ses surplus à la torchère.

« C’est clair qu’on est en attente, ça fait longtemps qu’on discute avec le ministère à ce sujet-là. C’est une question technique, et c’est Pierre Mathieu (le directeur du Service de la gestion des eaux usées et de la biométhanisation) qui s’occupe du dossier », a indiqué le maire Corbeil.

Le COURRIER a donc tenté de joindre le directeur Mathieu pour lui demander ce qui accrochait avec le MDDELCC, mais il n’a pas répondu aux messages que lui a laissés LE COURRIER. À la Ville de Saint-Hyacinthe, la règle veut que les questions des journalistes soient adressées à la direction des communications, qui sert officiellement de lien avec les autres directions en matière d’information. Dans ce cas-ci, le journal n’a pas reçu de réponse aux questions qu’il a transmises le 9 mai au Service des communications.

Par ailleurs, la Ville devra conclure d’autres ententes avec d’importants fournisseurs de matières organiques pour atteindre ses objectifs dans son programme de biométhanisation, lequel se sera soldé par des investissements de près de 85 M$, subventionnés à 63 % par le gouvernement du Québec (42,16 M$) et le gouvernement fédéral (11,4 M$).

Au diner de la Chambre de commerce qu’il a animé le 28 février, le maire Claude Corbeil avaitprédit qu’à la mi-avril, la Ville pourrait compter sur 80 % des 275 000 tonnes de matières organiques représentant la capacité de traitement des équipements de biométhanisation. 

Pierre Mathieu a confirmé le 10 mars que la prévision du maire Corbeil et les chiffres qu’il a lancés à cette occasion étaient justes. « Il y a de gros joueurs qui s’en viennent, et on n’est pas du tout dans l’agricole », avait-il affirmé, au cours d’un entretien téléphonique qu’il avait été autorisé à accorder au COURRIER. Mais depuis, la Ville n’a procédé à aucune annonce concernant de nouveaux arrivages de matières organiques.

138 000 tonnes à trouver

Devant la Chambre de commerce, Claude Corbeil avait chiffré à 201 350 tonnes la quantité totale de résidus organiques qui devront provenir de fournisseurs du secteur de l’agroalimentaire. Ce chiffre, a précisé Pierre Mathieu, inclut les 10 000 tonnes de matières organiques recueillies dans les bacs bruns de la collecte sélective sur le territoire desservi par la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains.

Jusqu’ici, la Ville a conclu des accords avec six entreprises – Sanimax, Liberté, Agropur, les Fermes Burnbrae, Evoleum et ACM Transport – grâce auxquelles elle pourra compter sur un approvisionnement annuel de 52 540 tonnes de matières organiques. Avec le tonnage des bacs bruns, on atteint 62 540 tonnes, de sorte qu’il lui reste à trouver 138 810 tonnes d’intrants.

On obtient le total de 275 000 tonnes de matières à traiter lorsqu’on ajoute les 73 000 tonnes de boues d’épuration primaires et secondaires qui sont envoyées annuellement dans les biodigesteurs de la station d’épuration depuis la fin de la phase I du projet de biométhanisation, en 2010.

Au terme de la phase II, et lorsque le système fonctionnera à sa pleine capacité, la Ville sera en mesure de produire, à même le biométhane, 16 millions de m3 de gaz naturel par année, une production dont la majeure partie sera écoulée dans le réseau du distributeur Gaz Métro. 

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