Le 20 juillet, en séance extraordinaire, le conseil votait unanimement pour entamer les démarches en vue du déménagement du bureau municipal au 421, 4e Avenue. La grogne s’est aussitôt fait entendre, selon la conseillère Lise Laferrière. « La proposition de cette salle n’a jamais été soumise aux citoyens. Plusieurs d’entre eux ont fait savoir leur mécontentement à l’idée de perdre “leur” salle », déplore-t-elle. C’est pourquoi elle a proposé une résolution au conseil ordinaire du 5 septembre afin de « suspendre les travaux [au centre communautaire] jusqu’à l’assermentation du nouveau conseil », résolution battue à trois voix contre deux.
Faire marche arrière
Mme Laferrière croit qu’il est encore possible de revenir en arrière, bien que la marge de manœuvre soit bien mince. « Mon intention est de revenir avec une proposition similaire au conseil du 3 octobre. Après, il ne restera que trois jours avant la dissolution du conseil. Je crois que l’option du presbytère est encore possible, surtout que certains ont dit qu’ils n’auraient jamais signé le registre s’ils avaient su qu’on leur imposerait cette solution à la place. »
Le maire Yves Petit doute qu’un tel revirement de situation ait lieu au prochain conseil. « Je pense que maintenant, il est trop tard pour faire demi-tour : on attend en ce moment des nouvelles de l’architecte (la firme Justin Viens) et les travaux ont déjà commencé dans la salle communautaire. »
De l’avis de M. Petit, un référendum aurait dû avoir lieu pour concrétiser le projet au presbytère. « D’après moi, on l’aurait gagné, mais les conseillers ne voulaient pas faire de référendum l’été, de peur de se faire accuser de le faire pendant que les gens sont absents », précise-t-il. L’option préconisée a donc été de déménager à moindre coût et en puisant à même les surplus, éliminant du même coup la possibilité pour la population de tenir un autre registre demandant un éventuel référendum.
Long terme?
Même si ce n’était pas son premier choix, le maire assure que le deuxième étage de la salle communautaire répondra parfaitement aux besoins de l’équipe municipale. « L’espace est bien assez grand et le bureau municipal pourra y rester à long terme. » La conseillère Lise Laferrière croit le contraire. « Je sens que c’est de l’entêtement et que d’ici quelques années, on va quand même finir par décider de redéménager dans le presbytère, parce que c’est là que la majorité de la population veut que le bureau soit! » De toute façon, selon elle, même si le conseil allait de l’avant avant sa dissolution, le déménagement ne serait possible qu’en décembre ou en janvier. « Les travaux seront assez rapides : après un mois, on sera déjà prêts à meubler le nouvel endroit », rétorque M. Petit.
La seule chose sur laquelle tout le monde s’entend, c’est que les bureaux actuels ne sont plus du tout adéquats, ni pour les quatre employés quotidiennement sur place, ni pour les visiteurs.
La séance ordinaire du 3 octobre, la dernière avant le déclenchement des élections municipales, sera décisive non seulement pour le projet de déménagement du bureau municipal au centre communautaire, mais aussi pour l’avenir politique de certains conseillers indécis. Mme Laferrière affirme que la conseillère Hélène Dufault et elle-même prendront la décision de se présenter ou non selon le résultat du vote de cette dernière résolution visant à suspendre le processus jusqu’à l’assermentation du nouveau conseil. Elle espère que les citoyens seront assez nombreux pour faire pencher la balance au sein du conseil.