Déjà, son presbytère a été complètement rasé, alors que les démolisseurs s’attaquent en ce moment au reste du bâtiment. Mercredi, il n’y avait à peu près que la façade qui tenait encore debout. Au milieu de la destruction, une opération de sauvetage a toutefois été réalisée avec succès le 24 novembre. Le bas-relief en pierre du Sacré-Cœur, qui trônait au-dessus de la porte principale, a été retiré sans dommage de la structure au terme d’une opération risquée.
Le président de la fabrique de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin, Robert Charbonneau, était heureux que la délicate intervention ait réussi, surtout qu’il n’y avait « pas de certitude » quant au succès de l’opération, puisque la pierre aurait très bien pu se briser en cours de manipulation, a-t-il évoqué.
Le conseiller du secteur, David Bousquet, a aussi partagé la bonne nouvelle par voie de communiqué, soulignant qu’il s’agit là de « l’élément le plus distinctif du caractère patrimonial et historique du lieu et [qu’il] demeurait, jusqu’à maintenant, menacé de disparition ».
L’opération « spectaculaire » a été rendue possible grâce à la générosité d’un « grand donateur » ainsi qu’à la collaboration de l’architecte Monique Laporte, de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) et du Groupe René St Pierre, l’entrepreneur chargé de la démolition, a spécifié M. Bousquet.
La vente révisée à la hausse
La présence d’amiante dans le bâtiment a par ailleurs changé la donne quant aux coûts de démolition. L’entente initiale entre la paroisse et la commission scolaire prévoyait une vente de 350 000 $ à laquelle s’ajoutaient des frais de démolition de 150 000 $. Puisque les travaux sont finalement évalués par la CSSH à 591 000 $, la paroisse a revisé la valeur de vente à 175 000 $, pour une transaction totale qui tourne autour de 766 000 $, au lieu de 500 000 $.
La démolition complète doit normalement se terminer en décembre, après quoi le terrain sera livré à la CSSH, qui compte en faire un parc adapté aux personnes handicapées qui servira aux élèves de l’école René-Saint-Pierre, juste en face, et aux résidents du quartier. L’aménagement devrait débuter au printemps, mais le projet complet s’étale sur trois ans, avait indiqué en octobre la CSSH.
Lieu de mémoire
Robert Charbonneau a confirmé qu’un projet est actuellement en élaboration pour inclure la sculpture dans ce futur parc. Un mémorial viendra rappeler le tragique incendie du Collège Sacré-Cœur, qui a emporté 46 victimes le 18 janvier 1938, sur le site même où l’église a été bâtie moins de dix ans plus tard. Inaugurée le 25 décembre 1947, elle est l’une des réalisations du célèbre architecte maskoutain René Richer.
Le conseiller David Bousquet a d’ailleurs invité les paroissiens à « appuyer financièrement le projet de réinstallation de la sculpture du Sacré-Cœur dans le futur parc » en faisant un don à la Société du patrimoine religieux du diocèse de Saint-Hyacinthe.
À voir la photo, on ne doute pas une seconde que l’opération sauvetage était délicate, mais elle a quand même été couronnée de succès. Photo François Larivière | Le Courrier ©
À voir la photo, on ne doute pas une seconde que l’opération sauvetage était délicate, mais elle a quand même été couronnée de succès. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Les travaux de démolition ont progressé rapidement cette semaine. Mercredi après-midi, il ne restait plus grand-chose de l’église Sacré-Coeur-de-Jésus. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Bouclée par les clôtures de construction depuis le début du mois d’octobre, l’église Sacré-Coeur-de-Jésus, sur le boulevard Laframboise à Saint-Hyacinthe, connaît maintenant le sort qui lui était destiné depuis plus d’un an : la démolition.