Souffrant d’aphasie et d’une vision réduite, le jeune artiste s’est réfugié dans l’art pour s’exprimer, créant des toiles abstraites de petit format qui se laissent inspirer par ses humeurs du moment.
« Il y a des périodes où ça allait moins bien, et ça paraissait dans ses toiles, qui étaient souvent plus sombres. Au contraire, il y a des moments où ses œuvres sont très lumineuses », remarque sa mère Lise Laflamme. Fait particulier : Tristan crée très souvent en diptyque et en triptyque, comme si chacune des parties de toile était un bout de phrase ou un chapitre dans un livre. « Depuis deux ans, soit depuis qu’il est aphasique, il peint de façon très intense. Le langage plastique a en quelque sorte remplacé le langage verbal », remarque Claude Millette.
Un rituel
Tristan Laflamme-Millette est un artiste prolifique et très méthodique dans sa démarche : chaque soir, il prépare son chevalet avec la toile sur laquelle il s’apprête à travailler, et installe du ruban pour délimiter les zones qui seront peintes. Le lendemain, il se met à l’œuvre dès 6 h, en utilisant des objets courants comme une éponge, un peigne ou une brosse à récurer pour donner de la texture à ses œuvres. Quant au choix des couleurs, il est purement instinctif.
Existence
Cette approche a trouvé écho auprès de quelques amateurs d’art qui ont acquis certaines de ses toiles, mais aussi à la Ville de Varennes, qui a invité Tristan à une première exposition solo dans le « secteur jeunes » de la bibliothèque. Intitulée Existence, l’exposition présente 11 de ses œuvres récentes, qui ont toutes trouvé preneur le soir du vernissage le 10 août! Il sera possible d’y admirer les toiles de Tristan Laflamme-Millette, et d’entrer un peu dans son univers, jusqu’au 29 octobre. Tout semble indiquer que le succès du jeune peintre ne s’arrêtera pas là, puisqu’une galerie torontoise a manifesté de l’intérêt pour exposer certaines de ses toiles. À suivre!
« L’art est ma façon d’entrer en contact avec les gens. C’est mon écriture », explique Tristan Laflamme-Millette, posant ici sa mère dans la petite pièce où il peint au quotidien. Photo François Larivière | Le Courrier ©
« L’art est ma façon d’entrer en contact avec les gens. C’est mon écriture », explique Tristan Laflamme-Millette, posant ici sa mère dans la petite pièce où il peint au quotidien. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Lorsqu’on entend le nom Millette, on ne peut s’empêcher de penser à Claude Millette, le sculpteur de Saint-Bernard-de-Michaudville de renommée internationale, mais un autre Millette taille actuellement sa place dans l’univers artistique québécois : son fils Tristan Laflamme-Millette, pour qui la peinture est devenue un second langage.