Selon moi pour transporter 12 000 litres de purin sur le boulevard Roland-Therrien à 6 heures du matin, faut pas être fou. Faut être fâché rare. Mais j’ai ensuite entendu le directeur général de l’UPA, Charles Félix-Ross, affirmer dans les médias « n’avoir aucune idée des motivations ou du message qu’aurait voulu envoyer le producteur… » .
Ah non? Pourtant, le message est clair. Je dirais même limpide. Et j’ai pas trouvé grand monde pour condamner monsieur Fabry. Quelques hésitations sur la « manière » de transmettre le message, mais sur le fond, mon échantillon de sondage est catégorique : il y a un sérieux problème du côté des producteurs laitiers. Parlez à des agriculteurs autour de vous, ou plutôt non, laissez-les parler et ils vous diront qu’ils sont écœurés de produire toujours plus pour recevoir toujours moins. Les cotisations, les intrants, les assurances, les taxes, tout augmente, sauf leurs revenus. Certains sont au bout du rouleau, d’autres au bout de la corde. Et la situation ne va certainement pas s’améliorer avec la récente « montée de lait » de Donald Trump contre la façon dont nous gérons nos propres affaires.
Si on prend la peine d’écouter, c’est ce qu’on entend. Et les gens de l’UPA doivent l’entendre aussi. On attend la réponse. Mais elle ne devra pas venir seulement du syndicat agricole, mais bien du gouvernement, c’est-à-dire de nous tous : qu’allons-nous faire pour protéger notre terroir et ses artisans?