Ainsi, le temps des vacances est marqué entre autres par un retour à la nature. Le présent article a pour objectif de mettre en lumière les différents lieux de loisir de la population de la grande région maskoutaine et, plus précisément, ceux associés aux usages récréatifs de la rivière Yamaska. Nous verrons ensuite dans le prochain article que cette proximité avec la nature a lentement contribué à nourrir une prise de conscience de la dégradation de l’environnement.
Loisirs individuels
Pour la période située entre 1945 et 1980, nous avons recensé 103 articles dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe qui abordent des évènements ponctuels particuliers, comme une « pêche miraculeuse » ou une baignade.
Ces articles regorgent d’informations pertinentes décrivant en détail les évènements. Par exemple : « Un grand sportsman de Saint-Hyacinthe, Wilfrid Gaudreau, a réussi certes le plus bel exploit pour un pêcheur de notre ville, cette saison, alors que dimanche matin, le 10 août [1952], dans la rivière Yamaska, il a capturé un poisson gigantesque […] Gaudreau était en train de pêcher aux alentours de la Pointe-aux-Fourches, près de Saint-Damase […]. Le maskinongé en question mesure 51 pouces de long et pèse 33 livres. »
À travers l’analyse des articles répertoriés, nous avons observé que sur le total des 103 cas recensés dans les articles du journal, 69 se réfèrent à un évènement ayant eu lieu à proximité d’une municipalité (67 %). La région immédiate de Saint-Hyacinthe – incluant Saint-Joseph, La Providence et Douville – regroupe le plus grand nombre de cas avec 22. Les municipalités de Saint-Pie et d’Acton Vale suivent avec 10 cas chacune. Quelques lieux non urbains se démarquent également par le nombre de cas recensés : le Rapide-Plat, la Pointe-aux-Fourches – située à la jonction des rivières Yamaska et Noire – et la portion de la Yamaska située en aval de Saint-Hugues.
La pratique d’activités aquatiques par la population de Saint-Hyacinthe se concentre majoritairement sur la portion de rivière située entre le barrage de la Penman’s et la Pointe-aux-Fourches. Nous y retrouvons 30 des 47 cas maskoutains, soit 63,8 %. La présence du Club Nautique de Saint-Hyacinthe et celle d’une descente de bateau située près de la Porte des anciens maires favorisent la pratique de ces activités.
Loisirs collectifs
Parmi les lieux abordés jusqu’à maintenant, nous avons tenus compte uniquement de cas précisément localisés dans l’espace. Des 103 cas pris en considération, nous n’avons pas inclus les tournois de pêche organisés par les clubs de chasse et pêche de la région, ainsi que les compétitions et les spectacles nautiques, car il est difficile de cibler un lieu précis pour l’ensemble de tels évènements.
Malgré tout, il est nécessaire de considérer les 84 tournois de pêche organisés par le Club de Chasse et Pêche Maska et celui d’Acton Vale-Bagot, car certains attirent plus de 250 participants. Il faut aussi tenir compte des compétitions de nage et de ski nautique, ainsi que des spectacles organisés entre autres par le Club Nautique de Saint-Hyacinthe puisqu’ils attirent un nombre important de spectateurs sur les rives de la Yamaska. Ils nous permettent de mettre en lumière des lieux favorisant les rapprochements entre les populations riveraines et leur cours d’eau.
Nous avons ainsi ciblé deux lieux où les foules se sont massées le long des rives. Il y a d’abord la portion de la Yamaska faisant face à la Porte des anciens maires et ensuite celle située devant le Club Nautique. De 1945 à 1980, le premier lieu accueille sept compétitions de natation, quatre spectacles de ski nautique et une régate. Les journalistes de l’époque dénombrent plus de 9 000 spectateurs pour certains de ces évènements. Quant à lui, le Club Nautique organise devant son chalet sept compétitions et cinq spectacles de ski nautique de grande envergure.
Au final, bien qu’il ne soit question ici que d’une recension partielle des évènements et des pratiques de loisir, nous pouvons tout de même soutenir que la rivière constitue un lieu de rassemblement et de loisir auquel se rattache une portion de la population maskoutaine.