« Encore une fois, le gouvernement présente un budget déficitaire (de 18 milliards de dollars), tout en ne s’attaquant pas aux paradis fiscaux », s’insurge la députée néodémocrate. Selon elle, cette lutte pourrait permettre de récupérer « des dizaines de milliards de dollars dont les Canadiens se privent ». Malgré le nom du budget, le NPD soutient qu’il accentuera les inégalités économiques et sociales dans la prochaine année.
Besoins criants
La liste des critiques envers le nouveau budget est longue. La députée voit d’un mauvais œil le fait que le gouvernement ne mettra « pas un sou supplémentaire dans l’agriculture » et la lenteur des projets pour des logements sociaux. « Il y a un super projet annoncé dans le budget, mais c’est maintenant qu’il nous en faut, pas dans 10 ans! »
Au sujet de la survie des médias locaux, la députée Sansoucy soutient que le gouvernement Trudeau rate sa cible. « Cela fait deux ans que le premier ministre sait qu’il y a une crise des médias, mais il n’aide que les régions qui n’ont pas de médias communautaires. Autrement dit, on attend que les médias meurent avant de faire quelque chose. »
Même si certains choix budgétaires « féministes » ont été mieux accueillis, la députée les estime surtout esthétiques. « Il a présenté un spectacle pour plaire aux femmes à un an et demi de l’élection, mais les femmes continuent d’être moins payées que les hommes dans la fonction publique. »
En une phrase, Brigitte Sansoucy résumerait sa vision du budget de cette façon : « Beaucoup de beaux principes, un gros déficit, mais rien qui ne pourra bénéficier concrètement à nos PME, à nos agriculteurs et aux familles de notre circonscription. » Elle promet de « continuer à[s]e battre » pour obtenir le plus d’argent possible pour différents projets dans sa circonscription, dont l’installation de la fibre optique dans tous les villages de Saint-Hyacinthe-Bagot.
Bloc québécois
Autre sujet chaud de la semaine à Ottawa : le sort du Bloc québécois, qui a perdu mercredi sept de ses dix députés dans une crise de leadership majeure. La députée néodémocrate s’est faite avare de commentaires sur cette crise, mais semble espérer que cela convaincra les Québécois d’accorder leur confiance au NPD en 2019. « Il y a au Québec 16 députés néodémocrates qui défendent très bien les intérêts des Québécois et nous souhaitons en avoir encore plus à la prochaine élection. »
Alors que le souvenir de l’ancienne députée Maria Mourani, qui a été expulsée du Bloc québécois et qui s’est ensuite présentée sous la bannière du NPD, est encore frais dans certaines mémoires, les sept nouveaux députés indépendants n’intéressent pas le parti de gauche. « Nous avons des politiques très claires au sujet des transfuges », résume Mme Sansoucy. De toute façon, « en politique, une semaine équivaut à une éternité », lance-t-elle.