22 mars 2018 - 00:00
Cégep de Saint-Hyacinthe
Roger Sylvestre, le développeur « pédagogique »
Par: Rémi Léonard
Après dix ans de développement continu au Cégep de Saint-Hyacinthe, son directeur général, Roger Sylvestre, devient maintenant un jeune retraité. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après dix ans de développement continu au Cégep de Saint-Hyacinthe, son directeur général, Roger Sylvestre, devient maintenant un jeune retraité. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après dix ans de développement continu au Cégep de Saint-Hyacinthe, son directeur général, Roger Sylvestre, devient maintenant un jeune retraité. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après dix ans de développement continu au Cégep de Saint-Hyacinthe, son directeur général, Roger Sylvestre, devient maintenant un jeune retraité. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

En 1985, alors que le milieu de l’éducation apprivoisait encore l’avènement des ordinateurs, un jeune conseiller pédagogique faisait son entrée au Cégep de Saint-Hyacinthe pour épauler les enseignants qui devaient composer avec cette nouvelle donne technologique.


Grâce à cette porte d’entrée, Roger Sylvestre passera finalement trente-trois ans au service de l’établissement, dont une décennie en tant que directeur général. Il laisse maintenant sa place à Emmanuel Montini, qui s’apprête à le relever d’ici le début du mois de mai.

Avec ses débuts comme conseiller pédagogique puis aide pédagogique individuel, Roger Sylvestre juge avoir maintenu, une fois arrivé aux commandes, une préoccupation particulière pour l’enseignement et l’apprentissage. « Je crois avoir été un DG pédagogique », résume-t-il.

Il a également été directeur du service de la formation continue et de Synor avant sa nomination à la direction générale, qui s’est faite dans un contexte tout sauf tranquille. Le directeur général précédent, Jean Barbeau, avait démissionné quelques mois plus tôt après que ses dépenses personnelles et celles liées à des projets internationaux aient été mises en lumière par LE COURRIER.

« Les deux premières années ont été difficiles », reconnaît sans hésiter Roger Sylvestre, qui a hérité de la tâche de regagner la confiance du milieu à la suite des événements. Pour y arriver, il se rappelle avoir entrepris de « ramener l’organisation à sa mission première : l’éducation ». Une évidence, bien sûr, mais qui a tout de même permis « de sortir de certaines choses plus accessoires », a-t-il indiqué.

Avec le recul, force est de constater que l’opération a fonctionné. La crise de confiance s’est progressivement dissipée et le cégep est redevenu un acteur crédible dans le milieu.

Redressement et développement

Les années Sylvestre ont aussi été marquées par une forte croissance de la population étudiante du cégep, qui a bondi de 3 000 à 5 000 étudiants en dix ans, une augmentation annuelle qui représente 6,7 % en moyenne. Pendant ce temps, le contexte dans les autres cégeps était plutôt à la stagnation ou même au recul, particulièrement en région.

L’attractivité maskoutaine a été obtenue grâce au développement du marché de la Vallée du Richelieu, à la mise en place de la passe écolo, à l’emphase mise sur le volet sportif et aux relations développées avec les directions d’écoles secondaires, selon Roger Sylvestre.

Actuellement, le nombre d’étudiants est plutôt stable, mais le directeur général sortant croit encore au développement à venir. Affirmant laisser le cégep dans une position favorable, « il faut poursuivre sur cette impulsion », énonce-t-il. Il ne serait pas surpris de voir les effectifs atteindre 5 500 étudiants et un autre pavillon pousser sur le terrain du cégep dans les dix prochaines années, avance-t-il. Et à ceux qui se le demandent, « oui, il y a encore de la place », répond-il en riant.

À son avis, le rôle d’un DG n’est pas tant de s’impliquer au quotidien dans les opérations courantes, mais plutôt de préparer le futur, de développer une vision, pour ensuite l’insuffler à toute l’organisation, analyse M. Sylvestre.

Mettre sur pied de nouveaux programmes d’études requiert par exemple de se projeter plusieurs années en avant, ne serait-ce que pour pouvoir répondre aux besoins du marché de l’emploi, objectif sur lequel il insiste. Partir de l’idée d’un nouveau programme et voir plusieurs années après les premiers inscrits sortir diplômés reste un moment qui l’a rendu particulièrement fier.

Conseil d’ami

Il croit par ailleurs que la Ville de Saint-Hyacinthe aurait tout à gagner à « charmer davantage » les cégépiens, dans l’optique où elle recherche justement de nouveaux résidents. « Allez les écouter, voir quels sont leurs besoins », suggère Roger Sylvestre, ou ne serait-ce que de venir au cégep leur souhaiter la bienvenue à la rentrée, invite-t-il aussi.

Dans un contexte de vieillissement de la population, il croit que Saint-Hyacinthe doit retenir davantage de jeunes qui passent ici le temps de leurs études en créant une « vie étudiante, qui les inciterait à rester après les heures de cours » dans le secteur du cégep.

Quant à son avenir, il compte « prendre du temps » pour lui et sa famille, mais ne ferme aucune porte quant à une nouvelle vocation. Encore dans la cinquantaine, vous pouvez sans trop de doute vous attendre à le revoir un jour dans un nouveau rôle. 

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