Au milieu de son allocution devant la Chambre de commerce, le maire a adressé « l’éléphant blanc dans la pièce » en excluant pour de bon ce projet qui devenait de plus en plus incertain. La porte n’est pas pour autant fermée à Réseau Sélection, pas plus qu’à d’autres complexes résidentiels pour aînés « au centre-ville ou ailleurs », a bien insisté le maire Corbeil. Saint-Hyacinthe sera toujours « favorable aux investissements de cette nature, mais à la condition que le projet soit bien campé dans son environnement », a-t-il statué.
Rejoint par LE COURRIER, Réseau Sélection s’est dit « déçu, mais comprend la décision » de la Ville, a fait savoir le directeur des relations publiques, Patrick Préville. Il interprète toutefois différemment la déclaration du maire. C’est le projet « tel que présenté » qui est écarté, pas nécessairement son emplacement, soutient-il. « On vise toujours le même site et on va travailler à bonifier le projet. C’est important pour nous qu’il s’intègre dans la communauté », a-t-il affirmé.
Questionné sur cette réaction, Claude Corbeil a réitéré que le conseil n’était pas favorable à cet emplacement. « On ne dit pas non à Réseau Sélection, mais il va falloir définir un site, et ce ne sera pas celui-là », a-t-il affirmé.
Le maire Corbeil a par ailleurs annoncé lors de son dîner annuel que la Ville fera réaliser une étude d’impact sur la santé au centre-ville, mesure qui était réclamée par les opposants au projet de Réseau Sélection.
On s’ajuste
Après avoir misé sur le développement économique dans son premier mandat, Claude Corbeil a reconnu que les dernières élections l’ont bien fait réfléchir. Immanquablement, l’arrivée de cinq nouveaux élus a aussi changé la donne. Après concertation, le conseil poursuit tout de même dans une « saine continuité, mais avec quelques ajustements », a-t-il décrit aux membres de la Chambre de commerce.
Chose certaine, le maire veut maintenant se montrer plus à l’écoute. C’est pourquoi il a annoncé la tenue de neuf rencontres citoyennes à travers la ville, une occasion pour les Maskoutains de partager leurs « attentes, besoins et aspirations » envers la Ville dans un cadre informel, en présence de leur maire et de leur conseiller de secteur. Cette tournée débute dès mercredi au centre-ville. Bien que semblable aux rencontres « Jasons centre-ville », cette consultation reste séparée, a confirmé le conseiller Jeannot Caron, qui sera d’ailleurs présent aux deux activités.
En vrac
Le dîner du maire est chaque année l’occasion pour le premier magistrat de présenter les orientations prises par le conseil pour les prochaines années. À travers les énoncés généraux, voici en vrac quelques actions plus concrètes qui ont été annoncées par Claude Corbeil ce mardi.
La Ville fera actualiser une étude de 2004 pour évaluer le potentiel économique de l’aéroport maskoutain, ce qui pourrait éventuellement mener à sa municipalisation. Pour favoriser la mobilité urbaine, la gratuité du service de transport en commun local est dorénavant une option envisagée. La densification reste aussi un objectif essentiel pour la Ville, et des changements dans la règlementation d’urbanisme (nombre d’étages et nombre de logements permis, par exemple) devront être apportés pour la favoriser. Côté stationnement, la Ville juge avoir effectué un « rattrapage » avec ses récentes acquisitions et démolitions projetées. Pour l’avenir, des « stationnements intérieurs » seraient davantage la solution, mais la Ville n’entend pas assumer seule la responsabilité de rendre le stationnement disponible.
Le conseil a également l’intention de limiter l’augmentation de la taxation au niveau de l’inflation, de bonifier la vie étudiante au Quartier des études supérieures, de créer une chaire de recherche en biométhanisation, d’accentuer la présence de la Ville en ligne pour communiquer avec les citoyens et d’ajouter un nouveau pont enjambant la Yamaska, à savoir au bout du boulevard Casavant Ouest dans le secteur Douville.