Il faudra comme toujours apporter une grande importance au contenu, sans oublier le contenant. Ce genre d’exercice aide souvent à départager les leaders en parfait contrôle des aspirants premiers ministres qui ont encore des croûtes à manger. On nous servira une bonne dose de pragmatisme et de rêve, c’est selon. Beaucoup de chiffres également et des promesses évidemment. On ratissera large dans l’espoir de séduire l’électorat mou, celui qui branle encore dans le manche et qui pourrait faire la grande différence entre un gouvernement minoritaire ou majoritaire.
Pour les chefs, l’enjeu est énorme. Pour les électeurs également, n’en doutez pas.
Pour ma part, j’aime bien ce genre de confrontation qui permet d’évaluer les forces en présence. Je guette toujours la question piège ou la réplique cinglante. Le moment fort qui causera la surprise en déstablisant l’adversaire. J’apprécie encore davantage les minutes qui suivent ces fameux débats des chefs où les analystes et chroniqueurs essaient à qui mieux mieux d’établir le grand gagnant de la soirée. En espérant que ce soit le Québec, même si la réponse viendra comme toujours seulement après l’élection.
Tout cela pour dire que les Maskoutains n’auront malheureusement pas le droit à un véritable débat entre les quatre principaux candidats dans le comté de Saint-Hyacinthe. Encore une fois, la Chambre de commerce a décidé de passer son tour. Encore une fois, car elle avait aussi fait l’impasse sur cette activité à la dernière élection provinciale, comme à la dernière élection municipale d’ailleurs, rompant avec une habitude pourtant bien ancrée. Cela dit, Chantal Soucy, Daniel Breton, Marijo Demers et Annie Pelletier ont et auront l’occasion de se faire entendre sur la même tribune d’ici le 1er octobre.
Ils ont accepté l’invitation de l’Union des producteurs agricoles et ont eu la possibilité d’y vendre leur salade agricole mardi soir. Nous y étions d’ailleurs pour vous présenter un compte-rendu des échanges à l’intérieur de cette édition. Les quatre candidats devraient aussi se retrouver bientôt tous ensemble devant les étudiants de l’école secondaire Casavant et du Cégep de Saint-Hyacinthe, même si dans le premier cas, cela n’aura aucun effet sur le vote. La démarche a quand même du mérite, car il n’est jamais trop tôt pour initier les futurs électeurs aux joies et aux misères de la politique.
Faute de débat aux thèmes variés et grand public dans le comté, nous avons donc décidé de convier les candidats des partis représentés à l’Assemblée nationale à participer à une rencontre éditoriale en ma compagnie. Tour à tour, ils ont tous accepté bien volontiers l’idée de se soumettre à une série de 20 questions portant essentiellement sur leurs priorités et des enjeux locaux portant sur la santé, l’éducation et l’agriculture, etc. Des questions qui ne leur avait pas été soumises avant leur passage au COURRIER.
Nous vous présentons le résultat de cet exercice en deux temps. Dix questions et réponses cette semaine aux pages 14 et 15. Les dix dernières dans notre édition du 20 septembre. D’un simple coup d’œil, vous serez donc à même d’apprécier et de comparer les réponses des quatre candidats, donc de vous faire une meilleure idée sur ce qu’ils ont à proposer ou à défendre. Ne cherchez pas de parti pris de notre part. À tout seigneur, tout honneur, nous avons décidé de présenter les réponses de la députée sortante en premier, puis de placer celles des autres candidats par ordre alphabétique. Contrairement à un débat traditionnel avec droit de répliques, ces rencontres n’étaient pas l’occasion d’échanger coup pour coup, même si certaines pointes ont pu se glisser à travers les réponses. L’exercice est loin d’être inutile et sa pertinence permettra de mettre la table aux dernières semaines de la campagne qui s’annoncent un peu plus relevées localement. Dans la même veine, la publication cette semaine de deux lettres ouvertes dans nos pages Forum devrait avoir pour effet d’alimenter le débat, voir de mettre le feu aux poudres. Nous ferons le suivi n’ayez crainte. Sur ce, bon débat des chefs. Que le meilleur, ou le moins pire, gagne!