« Au mois de juin, nous étions proches de nous entendre sur les termes d’une nouvelle convention collective, indique en entrevue au COURRIER Pierre Meloche, représentant syndical de la section locale 199-P des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC). En réponse à une offre de l’employeur, nous avions proposé une entente d’une durée de trois ans avec une augmentation salariale de 4 % par année. »
Fin mai, l’employeur avait offert aux employés un contrat de travail d’une durée de cinq ans. Une augmentation salariale de 12,5 % avait été accordée pour la durée de la convention.
Actuellement, une différence de plus de 30 % sépare la rémunération des employés de l’usine Agropur de Saint-Damase à celle de leurs collègues des autres sites de production, à l’avantage de ces derniers.
« L’usine de Saint-Damase étant très manuelle, 85 % du personnel de production occupe un emploi de manœuvre », précise Pierre Meloche.
De source syndicale, pour ce type de travail, un employé reçoit 24,30 $ l’heure à l’usine Agropur d’Oka, 24,17 $ l’heure à l’usine Agropur de Saint-Hyacinthe et 18,31 $ l’heure à celle de Saint-Damase.
« Les conditions de travail sont également plus avantageuses à Oka et à Saint-Hyacinthe », souligne M. Meloche.
À la suite du dépôt le 11 juin de la contre-offre syndicale, la partie patronale ne s’est plus manifestée. Une rencontre était prévue au calendrier ce lundi 1er octobre en présence d’un médiateur-conciliateur du ministère du Travail.
Signée en juillet 2013, la convention collective était échue depuis le 30 juin 2018.
En prévision des négociations à venir, Agropur avait posé en mars certaines conditions. Au départ, l’employeur souhaitait une convention collective d’une durée de sept ans, la signature de cette convention avant le 1er mai et abandonner toute demande de parité salariale avec les autres sites de production d’Agropur.
« Les employés avaient voté majoritairement en faveur sur ces trois conditions posées par la partie patronale », mentionne le représentant syndical.
D’après celui-ci, presque toutes les conditions étaient réunies pour réussir à s’entendre sur le contenu de la future convention collective.
« Selon moi, la raison de la fermeture de l’usine de Saint-Damase est notre refus d’ajouter dans la convention collective une clause permettant à l’employeur de transférer définitivement la fabrication de certains produits vers d’autres sites de production. L’enjeu n’était pas une question salariale. »
Quitter la région?
Le représentant syndicat croit que les employés qui seront licenciés à Saint-Damase devront possiblement quitter la région s’ils veulent poursuivre leur carrière chez Agropur.
« La direction nous a dit qu’il n’y a actuellement qu’un seul emploi permanent de disponible à l’usine Agropur de Saint-Hyacinthe. Pour l’instant, les postes vacants sont dans les usines de Beauceville, Lachute, Montréal et Notre-Dame-du-Bon-Conseil », indique Pierre Meloche.
Les opérations de l’usine de Saint-Damase cesseront progressivement de janvier à avril 2019.